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Transport : face à la pénurie organisée des patrons, nos solutions de travailleurs !

16 septembre 2022 Article Entreprises

Depuis quelques semaines, les entreprises du transport déplorent un manque de main-d’œuvre et des difficultés à recruter, à tel point qu’elles sont contraintes de réduire leur offre. Chaque jour, la SNCF supprime des milliers de trains faute de conducteurs, et la fréquence des bus baisse (parfois beaucoup) comme à Paris. À la SNCF, il manquerait cette année 1 200 conducteurs sur l’ensemble du territoire. Et la situation est semblable dans les bus : qu’il s’agisse des réseaux urbains ou de l’inter-urbain. Le syndicat des transports d’Île-de-France (IDFM) estime manquer de 1 800 conducteurs de bus sur 30 000 et dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, ce sont 1 000 postes de chauffeurs qui restent vacants.

Les dirigeants du secteur accusent la pandémie d’être en grande partie à l’origine de cette pénurie « conjoncturelle » du fait de la diminution des formations et des recrutements ces deux dernières années. C’est peut-être en partie vrai. Tout comme le vieillissement de la profession qui n’a pas été anticipé. Mais les problèmes de sous-effectif dans les transports ne datent pas de la pandémie. Depuis des années, le sous-effectif est entretenu pour étendre les durées de travail au maximum de ce que permet la réglementation, évitant ainsi d’embaucher pour faire des économies et gonfler les bénéfices. Les conditions de travail se dégradent, ce qui entraîne en retour la démission de nombreux conducteurs. À la RATP, c’est la casse sociale introduire par le nouveau cadre social territorial (CST) introduit cet été qui cause des dizaines de départs chaque mois. La situation est similaire à la SNCF, qui supprime des milliers de postes depuis des années.

La pénurie actuelle de conducteurs est le résultat direct d’une politique de suppression de postes combinée à une casse sociale organisée, menée par les entreprises du transport en vue de l’ouverture à la concurrence. Dans toute la branche, cette politique se traduit par des remises en cause d’accords d’entreprise qui tirent salaires et conditions de travail vers le bas. À la SNCF, la réforme de 2018 a mis fin à l’embauche au statut et à la garantie de l’emploi. Avec des conditions de travail dégradées, des salaires bas et un avenir incertain, on comprend mieux le manque d’attractivité de ces entreprises. Début septembre, des grèves ont éclaté dans les transports urbains de plusieurs villes sur les mêmes bases : contre les salaires insuffisants et le sous-effectif qui pèse sur les conditions de travail. Leurs revendications sont celles de tous les travailleurs du secteur : si les patrons cherchent vraiment désespérément à embaucher, alors qu’ils augmentent les salaires, au moins à hauteur de l’inflation galopante. Et qu’ils cessent de dégrader le niveau de vie des travailleurs au gré des appels d’offres. S’ils veulent que les transports continuent de circuler, il va falloir payer !

Correspondants

(Article publié dans l’Anticapitaliste no 628)

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