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Accueil > Éditos de bulletins > 2018 > février > 19

Tous attaqués : tous mobilisés ?

Le bulldozer macroniste continue d’avancer. Après les ordonnances sur le travail et avant la réforme de l’assurance chômage, ce sont les jeunes de milieux populaires et les salariés du public qui sont ciblés. Tout à son arrogance, Macron a oublié une chose : voilà qu’il unit l’ensemble du monde du travail contre lui.

Le rapport Spinetta : la provocation de trop

La semaine dernière, Jean-Cyril Spinetta, ex-PDG d’Air-France, a remis son rapport au gouvernement concernant la SNCF. Au programme, de nouvelles attaques contre les cheminots, dont la fin de l’embauche au « statut ».

Le gouvernement présente les cheminots comme accrochés à leurs « privilèges ». Mais la réalité est à des années lumières des fantasmes véhiculés. L’embauche se fait le plus souvent au SMIC et de nombreux cheminots prennent leur retraite alors que leur salaire ne dépasse pas les 1 500 euros par mois. Les horaires décalés sont la norme avec des plannings parfois bouleversés au dernier moment.

Les cheminots connaissent en fait les mêmes problèmes que partout ailleurs : des salaires qui stagnent et des postes de plus en plus difficiles à tenir faute d’embauches. Sans oublier que de plus en plus de cheminots, aujourd’hui, comme à La Poste, dans les hôpitaux et ailleurs, sont des « contractuels » ou embauchés en CDD.

Le seul prétendu « privilège » de ceux qui sont encore au statut cheminot, c’est la sécurité de l’emploi. Or le gouvernement et la direction de la SCNF veulent pouvoir licencier en toute liberté et faire peser la menace du chômage sur l’ensemble des salariés de la SNCF.

Salariés et usagers, tous attaqués

Ces attaques contre les cheminots s’inscrivent dans une offensive générale contre les services publics. Tout ce qui n’est pas rentable doit être restructuré ou fermé : des lignes de train, des écoles, des hôpitaux, des bureaux de poste...

Dans les hôpitaux et les EHPAD, le personnel surmené et sous-payé n’en peut plus.

C’est dans ce contexte que le gouvernement a annoncé début février la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires d’ici 2022 afin de généraliser l’embauche de contractuels, les salariés en contrats précaires dont on peut se débarrasser plus facilement.

Du frémissement des luttes à l’ébullition sociale ?

Mais à force de multiplier les attaques tous azimuts, le gouvernement fait monter la colère contre lui. Elle pourrait bien déborder.

  • Dans les hôpitaux, les grèves se multiplient comme à Toulouse, Lyon, Rennes et ailleurs.
  • Dans l’Éducation, lycéens, étudiants et professeurs ont commencé à se mobiliser contre les réformes de l’enseignement qui cherchent à exclure encore plus les jeunes de familles populaires de l’accès à l’université.
  • Une grève des travailleurs sans-papiers a également démarré dans l’intérim depuis une semaine.
  • Et dans bien d’autres secteurs, y compris du privé, les salariés font preuve d’une grande combattivité. Les plans de licenciements chez Pimkie, Carrefour ou ailleurs ne passent pas. Après les agents de nettoyage d’ONET dans les gares du Nord de Paris, ce sont les femmes de chambre et les plongeurs de l’hôtel Holiday Inn de Clichy qui ont gagné leur lutte.
  • Jeudi 22 février, les salariés d’Air France sont appelés à la grève sur la question des salaires.
  • Et le 22 mars, se déroulera une journée de mobilisation des fonctionnaires, le même jour qu’une manifestation nationale des cheminots.

Pour mettre un coup d’arrêt aux attaques du gouvernement, toutes ces mobilisations et cette colère accumulée doivent converger vers une lutte d’ensemble du monde du travail, privé et public réunis.

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