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Accueil > Éditos de bulletins > 2017 > juillet > 10

Qui accueille qui ?

Mais oui, le gouvernement se démène pour les accueillir. Les mesures incitatives se succèdent pour qu’ils arrivent en France. De beaux logements, la construction de nouveaux lycées de classe mondiale pour leurs enfants et même la possibilité de plaider au tribunal dans leur propre langue et en appliquant le droit de leur propre pays. Sans oublier des baisses d’impôts chiffrées à quelques centaines de millions d’euros… Pour qui tant de dévouement de la part du gouvernement Macron et Philippe ? Pas pour les migrants syriens, afghans ou soudanais. Non. Pour les banquiers et traders de la City londonienne !

L’Union sacrée pour l’accueil de la finance

Le gouvernement est en marche, avec la maire socialiste Hidalgo et la présidente du conseil régional Pécresse (LR) pour faire de Paris la terre d’accueil des traders et autres riches banquiers britanniques déboussolés par le Brexit. Vendredi dernier, en guise d’acclimatation, les mesures incitatives ont plu dru sur la tête des financiers londoniens. La suppression de la majoration de 20 % de l’impôt pour les revenus supérieurs à 150 000 euros annuels : c’est cadeau ! Même topo pour la suppression de certaines taxes sur les transactions financières, entre autres mesures.

Comme le dit Emmanuel Macron, c’est « notre tradition et notre honneur » d’accueillir dans notre pays. Mais attention, pas n’importe qui ! Si les portefeuilles de plus de 150 000 euros annuels sont les bienvenus, le discours et les actes ne sont pas les mêmes pour les migrants venus de l’autre côté de la Méditerranée au péril de leur vie.

De l’hôtel Crillon rénové au bidonville « naturalisé »

Aux migrants de la finance, les hôtels et palaces parisiens comme celui du Crillon place de la Concorde, rénové pour la modique somme de 100 millions d’euros. À ceux qui ont traversé le désert, ont été mis en esclavage et torturés en Libye, à ceux qui ont fui les guerres civiles ou les différentes dictatures soutenues hier ou aujourd’hui par la France, aux rescapés des zodiacs de la mort en Méditerranée : les rats et la gale sur le bitume parisien, ou les bidonvilles de Calais, avec en prime les harcèlements policiers. « On n’aurait pas laissé 2000 chats crever là » résumait un migrant évacué vendredi dernier à La Chapelle où avait lieu la 34e évacuation policière depuis deux ans. Un démantèlement du camp sans autre issue réelle pour les « évacués » qu’une expulsion à venir après avoir été « triés » dans une lointaine structure. C’est ainsi que les bidonvilles de La Chapelle ou Calais ont encore de sales jours devant eux, qu’ils soient transformés ou non en « site naturel d’exception » pour protéger… les oiseaux, comme l’État le prévoit à Calais !

La « solution » des gouvernements européens ? Augmenter les subventions aux garde-côtes libyens, pourtant accusés par l’ONG Amnesty International d’exactions sur les migrants. 46 millions d’euros leur seraient attribués pour cacher hors d’Europe cette misère dont les gouvernements des pays impérialistes sont responsables mais qu’ils ne sauraient voir.

Les navires humanitaires seraient également interdits de croiser au large de la Libye. Aux rescapés du désert ou des tortures en Libye, la mort en Méditerranée ; aux financiers de la City « l’appel d’air ».

Le meilleur des mondes

En ces jours de canicule, la finance et le grand patronat se réjouissent : la situation économique relèverait d’un véritable « alignement des planètes » favorable à la multiplication des profits.

L’augmentation de 30 % des dividendes versés l’an dernier par les entreprises du CAC40 ne serait qu’un amuse-gueule. Mais les inégalités explosent ailleurs comme ici. Profits démultipliés pour les uns, ordonnances du travail pour les autres et malheur aux plus vulnérables. À un bout, pleine liberté de circulation et accueil grand luxe ; à l’autre bout, murs, barbelés ou noyades pour nos frères, les réfugiés de la misère et des guerres. Un monde à l’envers à balayer, par la solidarité entre exploités et opprimés.

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