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Accueil > Éditos de bulletins > 2022 > septembre > 19

Quand les prix grimpent, la colère monte…

Les funérailles de la reine d’Angleterre ont eu lieu lundi. Alors que des millions de Britanniques affrontent l’inflation et se demandent s’ils pourront se chauffer cet hiver, des dizaines de millions de livres sterling ont été dépensées, des chefs d’État du monde entier se sont déplacés, et toutes les chaînes ont interrompu leur programmation habituelle pour diffuser l’événement.

Toutes les vies n’ont pas le même prix apparemment. Les mêmes qui dénoncent les « fainéants » et les « assistés » n’en parlent pas quand l’allocation de la famille royale se chiffre à 99 millions d’euros par an.

Qui sont vraiment les assistés ?

Pour se déplacer aux funérailles, Macron a pris le train. C’est un trajet « sobre ». Mais entre la réforme de l’assurance chômage et des retraites, la sobriété, ce sera surtout pour les autres, finalement. Baisse des indemnités chômage, restriction des droits d’accès, baisse des pensions… Les travailleurs privés d’emploi devront accepter les pires boulots, sans conditions. Une façon de tirer tous les salaires à la baisse.

Et ceux qui ont un travail sont censés applaudir ? Se réjouir que les conditions de travail soient devenues si inacceptables que les patrons n’arrivent plus à embaucher ? Qui assiste qui ? Ce n’est pas l’inflation pour tout le monde. Des groupes comme Total arrosent leurs actionnaires d’une pluie d’or de super-profits. Même pour les entreprises qui ont plus de mal, nos impôts financent le chômage partiel et les restructurations à venir.

Alors ils parlent d’assistés et ciblent ceux d’entre nous privés d’emploi, pour nous monter les uns contre les autres. Parce que les vrais parasites, ceux d’en haut, ont peur de la colère d’une classe ouvrière unie.

La colère est proche

Les prix grimpent et les salaires ne bougent pas. Des grèves éclatent un peu partout dans le monde : en Angleterre, en Allemagne, en Grèce, aux États-Unis. En France aussi : par exemple celle des aiguilleurs du ciel, ou des conducteurs de bus, ou encore des ouvriers de PSA Hordain, mais pas seulement. Pour le moment, ces grèves restent isolées et éclatées. Certains patrons distribuent des primes pour calmer le jeu préventivement. Ils savent que si les grèves prennent de l’ampleur, ils perdront le contrôle de la situation. Une prime, ça ne coûte pas si cher en comparaison, car c’est facile à renégocier plus tard, fiche de paie par fiche de paie. Isoler les luttes, isoler les revendications, diviser, c’est leur méthode.

Assistons-nous ! Unissons nos colères

Les riches et leurs politiciens ciblent les plus vulnérables d’entre nous comme assistés ? Mais ce serait peut-être le moment de s’assister justement. De s’entraider, en unissant nos colères et nos combats : nous avons tous le même but. Pour des vraies hausses de salaire dans toutes les entreprises. Contre les baisses indirectes de salaire que sont les attaques sur les pensions et allocations.

Déjà, des journées de mobilisation existent : un appel syndical pour le 29 septembre, et un appel de certains partis de la Nupes pour le 16 octobre. Contre la vie chère et les salaires gelés, il faudra évidemment plus que deux jours de mobilisation décrétés à l’avance. On ne pourra pas se contenter de la routine syndicale des journées d’action ou des appels parlementaires de certains de la France insoumise.

La rentrée est exceptionnellement dure ? Nous avons besoin d’une réponse exceptionnelle. Cette réponse est à construire dès maintenant, en entraînant les autres, en prenant une part active à la lutte, en se donnant les moyens de la contrôler, tous ensemble. Prenons nos affaires en main. Peut-être alors que les patrons ne nous trouveront plus si « assistés ».

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