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Accueil > Éditos de bulletins > 2017 > mai > 29

Quand Macron les siffle, ils accourent ?

Mardi 23 mai, les directions syndicales ont défilé dans le bureau de Macron et s’apprêtent à recommencer lundi 28 dans celui du Premier ministre. Une simple invitation, et les voilà qui applaudissent au « dialogue social ». Pourtant, Macron compte toujours passer en force afin d’aller encore plus loin que la loi El Khomri et laisser le champ libre au patronat pour licencier, baisser les salaires et dégrader les conditions de travail.

À la sortie, les responsables syndicaux ont, les uns après les autres, étalé leur satisfaction d’avoir trouvé un président « à l’écoute », fiers d’annoncer qu’ils espéraient bien que Macron allait assouplir son calendrier. Tiens donc ! Pourtant, si jamais Macron a écouté ses interlocuteurs, c’est bien tout ce qu’il a fait : une vidéo présentée sur TF1 le montre, à la sortie de ces entrevues, enregistré par un micro qui traînait, expliquer à un ministre : « Je ne leur ai rien dit »

Macron s’est donc ouvertement payé la tête de ses interlocuteurs syndicaux qui peuvent bien se pousser du col pour faire croire qu’ils ont été entendus. L’important pour Macron était de constater que, quand il les sifflait, ils accourraient.

Le mot d’ordre du gouvernement : « À l’attaque ! »

La révérence des directions syndicales est d’autant plus malvenue que le gouvernement se prépare à une offensive menée tambour battant à coups d’ordonnances devant être ratifiées dès septembre.

Il s’agit principalement d’élargir à d’autres domaines ce que le jargon juridique appelle l’inversion de la « hiérarchie des normes » introduite par El Khomri à propos de la durée du travail, c’est-à-dire le fait de privilégier les accords d’entreprise par rapport aux accords de branche et au Code du travail.

En ligne de mire, d’abord les salaires et la majoration des heures supplémentaires, qui pourraient, avec un accord local, être inférieurs à ceux prévus dans les accords de branche. Cela signifierait la multiplication des chantages à la compétitivité et une plus grande mise en concurrence des salariés au sein des branches. Macron veut également s’en prendre aux retraites, avec une uniformisation par le bas. Il vise à réintroduire certaines dispositions supprimées de la loi Travail, comme le plafonnement des indemnités pour licenciement abusif. Il propose encore qu’un patron puisse organiser un référendum dans l’entreprise pour faire passer un accord qui n’aurait la signature que de syndicats minoritaires – alors que la loi Travail limitait l’initiative du référendum aux syndicats. Enfin, il a déjà annoncé une augmentation de la CSG de 1,7 point pour compenser une suppression des cotisations chômage et maladie : une TVA sociale nouvelle mouture qui pèserait en particulier sur les retraités.

Au-delà des élections : préparer la riposte

Nous sommes donc doublement prévenus. Prévenus des attaques que le gouvernement concocte au nom du patronat. Prévenus aussi que nous ne pourrons pas compter sur les organisations syndicales qui ne se préparent manifestement pas à mettre en échec Macron et Gattaz.

Quel que soit le résultat des élections, nous serons face à un gouvernement de combat et il n’y aura pas de temps à perdre dans des négociations bidon.

Il est temps de regrouper les forces contre les projets du gouvernement, pour que chaque lutte devienne un point de rassemblement pour les autres. Si le gouvernement se prépare dès à présent, c’est qu’il craint une réaction sociale d’ampleur. Préparons donc cette explosion sociale qu’il mérite et qu’il craint !

Dans les élections législatives, c’est cette perspective que porteront les candidats révolutionnaires : Pour faire entendre le programme de Philippe Poutou, les candidats du Nouveau parti anticapitaliste seront présents dans un certain nombre de circonscriptions, et le NPA appelle à voter pour les candidats de Lutte ouvrière dans les autres circonscriptions. En portant nos voix sur leurs candidatures, nous affirmerons au patronat que nous sommes prêts à relever la tête et à repousser les offensives à venir.

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