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Accueil > Éditos de bulletins > 2003 > janvier > 13

Pour les retraites, tous en phase avec ceux d’EDF !

Le « non » des électriciens et des gaziers à l’amputation de leur régime de retraite a été une gifle pour ceux qui avaient préparé l’arnaque dans les cabinets de ministres et de PDG. Gifle pour le gouvernement qui voyait dans l’accord EDF-GDF l’avancée d’une belle pièce dans son échec aux retraites. Gifle pour le PDG d’EDF-GDF, le socialiste François Roussely, de mèche avec le gouvernement. Mais gifle aussi pour le gratin des leaders syndicaux, ceux qui avaient déjà signé l’accord (CFDT, CFTC et CGC) comme pour le chef de la CGT-Energie, Denis Cohen, qui voulait obtenir d’abord la caution d’un referendum ficelé pour donner un « oui ».

Mais non ! Ce fut non ! 53,42 % de « non » et une participation électorale importante : 64 % des 290 000 inscrits (150 000 salariés actifs, 99 000 retraités, 39 000 veufs ou veuves « ayants droits »). Ce « non » de l’EDF-GDF s’est répandu dans les entreprises comme un air de fête.

Dans le camp adverse, on fait grise mine et on ergote. Ceux de l’EDF-GDF savent-ils bien à quoi ils ont dit non ? Ont-ils bien compris ? N’auraient-ils pas plutôt dit non aux menaces de privatisation ? En fait, électriciens et gaziers ont très bien compris qu’il était question, entre autres, de les faire rempiler pour 2 ou 3 ans. Ils avaient mille raisons de dire non à ça et au reste !

Toute la classe ouvrière est aujourd’hui en état d’alerte sur les retraites. Elles ont été rognées au fil des ans, par leur indexation sur les prix plutôt que sur les salaires, par les périodes de référence plus défavorables, par les 40 ans d’annuités dans le privé, imposés par Balladur en 1993 et sur quoi Jospin n’est pas revenu.

A peine connu le « non » de l’EDF, Raffarin et son ministre de l’Industrie Francis Mer ont claironné que le referendum n’avait pas de valeur légale et qu’ils n’en tiendraient pas compte ! On va voir. On peut en tout cas imaginer qu’ils vont se creuser la cervelle pour tenter leurs sales coups en douce. En essayant de nous diviser par exemple. En misant sur des préjugés anti-fonctionnaires pour s’attaquer aux régimes spéciaux du public, leur imposer 40 ans d’annuités, pour en imposer ensuite 42 à tous ! En opposant ceux qui travaillent dur à ceux, paraît-il, qui se la couleraient douce. En séparant ceux qui voudraient et peuvent partir à 60 ans de ceux qui n’en ont pas les moyens. Ce ne sont pas les François Chérèque, Bernard Thibault, Marc Blondel et autres, qui vont nous éclairer là-dessus. Ils reprennent au contraire ces fadaises ! Ils admettent tous, même si leur musique est différente, qu’il y aurait un « problème » des retraites et s’apprêtent tous à négocier, c’est-à-dire à faire des compromis sur notre dos. Il n’y a pourtant rien à négocier. Si tous les travailleurs avaient un emploi et un salaire correct, les cotisations des actifs financeraient les retraites.

Ce qui est à l’ordre du jour, c’est le combat de tous les travailleurs contre la politique patronale et gouvernementale. Certes, les directions confédérales syndicales, ensemble, viennent d’annoncer une journée de manifestations pour les retraites, le samedi 1er février. Après le « non » de l’EDF-GDF, cette journée peut marquer le « non » de tous les travailleurs, du public et du privé. Un cran au-dessus donc. Il faut la préparer et répondre au-delà des espérances des dirigeants syndicaux qui l’ont lancée. Car la plus haute défiance est de rigueur à leur égard. Le 3 octobre dernier, en même temps que les fédérations de l’Energie appelaient les électriciens et gaziers à une manifestation réussie, elles négociaient un accord contre les retraites ! Aujourd’hui, en même temps que les confédérations appellent tous les travailleurs à manifester ensemble le 1er février, elles persistent et signent à aider le patronat et le gouvernement à brader les retraites. Et gageons qu’elles ne vont plus nous demander notre avis par referendum.

Il va falloir l’exprimer autrement. Il va falloir, tous ensemble, imposer par la lutte la satisfaction de nos revendications. Si EDF nous éclaire, c’est en montrant que « la base », c’est-à-dire nous tous, pouvons réserver au patronat et au gouvernement bien des surprises. Et leur imposer bien des reculs.

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