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Accueil > Éditos de bulletins > 2002 > avril > 29

Pas une voix pour Le Pen, pas la moindre confiance à Chirac

Aucune voix de travailleur ne doit se porter sur Le Pen. Ceux qui ont voté pour lui au premier tour ont été trompés. Le Pen n’est pas le candidat des petits contre les gros, des ouvriers contre les patrons ou des exclus contre les riches. Il est lui-même un milliardaire, un patron, un bourgeois.

Ce sont ses intérêts et ceux de sa classe qu’il défend. Un seul exemple tiré de son programme suffit. Riche à millions, il paie l’impôt sur les grandes fortunes. Et bien, c’est cet impôt qu’il propose de supprimer, alors que c’est précisément celui-là qu’il faudrait augmenter. En revanche il propose d’augmenter la TVA, qui pèse beaucoup plus sur les pauvres que les riches.

Le reste de son programme est à l’avenant. Démanteler la sécurité sociale, démolir le système des retraites, aggraver la flexibilité et la précarité, augmenter le temps de travail, abaisser les salaires, s’attaquer aux libertés y compris syndicales. Pour les salariés, français ou immigrés, il n’annonce que la régression des conditions de vie et de travail.

Pas une voix de travailleur pour Le Pen le 5 mai !

Le programme de son rival, Jacques Chirac, n’est pourtant pas plus reluisant. Chirac se présente aujourd’hui comme le rempart de la République. Mais depuis 7 ans, il n’est le rempart de rien. En tout cas pas des attaques contre les pauvres et les travailleurs. Au contraire, les offensives contre la sécurité sociale ou les retraites ont redoublé, le chômage ou la précarité ont grandi, les salaires ont encore baissé, les discriminations contre les immigrés se sont maintenues.

Il n’a même pas été le rempart contre l’extrême droite, puisque aujourd’hui, pour la première fois depuis quarante ans, nous avons un Le Pen au second tour.

Et ce rempart il ne l’a été ni avec un premier ministre de droite comme Juppé, ni avec un premier ministre de gauche comme Jospin. Jospin a gouverné cinq ans sous Chirac. Il a cautionné toutes les attaques contre les travailleurs. Il est aussi responsable que Chirac de la montée du Front national. On nous invite à voter pour Chirac aujourd’hui en nous disant que nous aurons la possibilité de redonner une majorité de députés de gauche lors des élections législatives de juin prochain. C’est nous proposer de revoter pour ce que nous avons depuis cinq ans : la combinaison politique – un président de droite, un gouvernement de gauche – qui vient justement d’ouvrir la voie à Le Pen . La belle perspective ! Pour que Le Pen soit encore plus fort dans cinq ans ?

Nous ne défendrons pas les libertés ni les intérêts du monde du travail en votant pour Chirac.

La seule façon de le faire, c’est d’organiser la contre-offensive pour reprendre ce qu’on nous a enlevé depuis vingt ans et faire reculer vraiment le chômage, la précarité, l’exclusion, la pauvreté qui sont le fumier sur lequel prospère Le Pen.

C’est ce que propose l’extrême gauche. Les trois millions de voix (plus de la moitié de celles recueillies par Le Pen) sur les noms d’Arlette Laguiller, Olivier Besancenot et Daniel Glucsktein au premier tour ont montré que nous sommes nombreux à avoir conscience de la nécessité de cette offensive. Dès le 6 mai il nous faut commencer à la préparer, ensemble, ceux d’entre nous qui iront quand même la mort dans l’âme voter pour Chirac le 5, et ceux qui se refusent à le cautionner et s’abstiendront ou voteront blanc ou nul comme le propose Arlette Laguiller.

Dès mercredi en participant massivement aux manifestations du 1er Mai (à Paris à 15 h, place de la République), montrons notre détermination et suivons l’exemple que nous donnent la jeunesse depuis huit jours.

Affirmons que faire barrage à l’extrême droite, c’est préparer l’offensive ouvrière pour l’interdiction des licenciements, la lutte contre le chômage et la précarité, le contrôle des travailleurs sur les comptes privés et publics, la défense des retraites, des salaires et des minima sociaux, les mêmes droits sociaux et politiques aux travailleurs français et immigrés.

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