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Occupation des mal-logés à République : la lutte paie !

26 mars 2021 Article Politique

Jeudi 25 mars en fin d’après-midi, pour la nuit de la solidarité, le collectif « Réquisitions » et plus de 300 mal-logés (hommes, femmes et enfants) ont installé un campement place de la République, avec tentes et couvertures, revendiquant un logement décent pour tous. En effet, il y a en France plus de 300 000 sans-abris (selon la fondation Abbé-Pierre) pour 3 millions de logements vacants (selon l’Insee). Le numéro national d’assistance et d’orientation pour les personnes sans-abri (le 115) est en permanence surchargé, beaucoup ne trouvent pas de solution et dorment dans la rue. Ce campement fait suite à l’occupation d’une école le 24 janvier qui avait permis de mettre à l’abri 170 personnes, ainsi qu’à l’occupation de l’hôpital de l’Hôtel-Dieu le 13 février.

Dans le collectif « Réquisitions », on trouve plusieurs associations qui agissent sur les questions du logement, de la précarité, de l’aide aux migrants (Utopia 56, CSP 75, etc.) dont notamment l’association Droit au logement (DAL), coutumière de ce genre d’actions. Si les avenues alentour de la place étaient remplies de cars de police, il n’y a pas eu de tentative d’évacuation. Les négociations avec la préfecture ont vite permis d’obtenir pour tous les occupants une solution d’hébergement d’urgence et vers minuit ils étaient évacués en bus vers des gymnases, avant d’être logés en hôtel le lendemain. Cette avancée éclair est le produit à la fois du sérieux des militants associatifs et surtout de la volonté des mal-logés eux-mêmes, qui n’ont pas hésité à braver police et couvre-feu pour faire entendre leur détermination. Pour la préfecture, l’enjeu était de libérer la place au plus vite, avant que celle-ci ne devienne un point de ralliement de tous les mal-logés, migrants ou pas, voire de bien d’autres colères sociales. Quand les opprimés relèvent la tête, s’organisent et se battent, la peur change de camp.

Le nombre d’expulsions pour l’année 2020 est bien plus faible qu’une année normale (quelques milliers contre des dizaines de milliers habituellement). Et cette année, la trêve hivernale empêchant théoriquement les expulsions sera étendue jusqu’au 1er juin. Les militants du DAL croisés à l’occupation craignent qu’une fois la trêve finie, il y ait une explosion des expulsions due à l’appauvrissement des locataires à cause de la pandémie. Il y a 150 ans, entre autres revendications qui ont donné sa force et son caractère ouvrier à la Commune de Paris, le moratoire sur les loyers figurait en bonne place. Gare à la revanche, quand tous les mal-logés s’y mettront !

Stan Miller

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