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Accueil > Éditos de bulletins > 2015 > août > 27

Non à l’Europe des barbelés et des frontières !

Depuis le début de l’année, plus de 2 000 personnes ont trouvé la mort en tentant de traverser la Méditerranée dans des bateaux de fortune pour rejoindre l’Europe. En renforçant les contrôles et en restreignant l’entrée en Europe, les gouvernants européens poussent des migrants à prendre tous les risques pour fuir la guerre et la pauvreté, pour chercher simplement un moyen de survivre.

C’est aussi la fermeture des frontières et les harcèlements permanents des migrants par la police qui poussent à Calais des réfugiés à risquer leur vie pour traverser la Manche, en bateau ou en tunnel. Mais la seule réponse des gouvernements français et britannique mise en scène la semaine dernière de façon martiale est de mettre encore plus de policiers et dresser de nouvelles barrières et murs. Comme si cela pouvait dissuader des migrants qui ont vécu des mois d’épreuves pour arriver jusque là de tenter de faire la traversée. Ces mesures ne font que préparer de nouveaux drames.

Contrairement à ce qu’on voudrait parfois nous faire croire, l’Europe ne donne pas facilement l’asile : en France, moins de 15 000 demandes d’asiles acceptées en 2014 : tout sauf une terre d’accueil. La réalité de l’Europe est à l’image de l’intervention de l’armée macédonienne qui a refoulé sans ménagement des réfugiés à sa frontière avec la Grèce. Alors que ces réfugiés qui fuyaient pour la plupart la guerre en Syrie ne souhaitent que traverser ce pays.

La guerre en Syrie et les exactions de l’État islamique ont créé plus de quatre millions de réfugiés. Mais la grande majorité d’entre eux sont dans les pays voisins, Turquie, Liban, Jordanie. Et seule une infime partie des Syriens réfugiés est aujourd’hui en Europe.

Lorsque la Commission européenne envisage de répartir l’accueil des réfugiés sur les différents pays de l’Europe, les États européens discutent de seulement 40 000 demandeurs d’asile sur deux ans, sur l’ensemble des pays de l’Union européenne. Pour un regroupement de pays développés comptant plus de 500 millions d’habitants, ce chiffre est dérisoire. Bien inférieur aux nombres de 1,8 millions de réfugiés syriens présents en Turquie ou 1,1 millions en Libye.

Cela n’empêche pourtant pas les politiciens européens de se chamailler pour prendre la plus petite part et reporter sur leurs voisins. Les dirigeants slovaques se sont fait remarquer en annonçant accepter accueillir 200 réfugiés syriens, mais à la condition qu’ils soient chrétiens et pas musulmans. Mais ce sont tous les dirigeants européens qui usent de démagogie, en singeant les discours de l’extrême droite raciste et xénophobe qui voudrait faire peur avec une prétendue invasion de migrants.

Le plus scandaleux est que ce sont les mêmes dirigeants des grandes puissances qui ont créé et entretenu les situations de guerre et de misère. Les guerres d’Irak, d’Afghanistan ou de Libye n’ont fait que rajouter encore des morts et des destructions à la pauvreté. Pour les dirigeants impérialistes, il n’y a pas de frontière qui vaille quand il s’agit de défendre leurs intérêts, et aller semer le chaos et la misère à l’autre bout de la planète. Pour les grandes entreprises, aucune frontière ne s’impose : elles peuvent exploiter les hommes et les richesses naturelles partout dans le monde.

Quoi d’étonnant à ce que des hommes et des femmes cherchent à sortir de situations dramatiques dans lesquelles sont plongées des pays entiers ? La planète regorge de richesses. Plus qu’il faudrait pour permettre à chacun de vivre dignement.

Les travailleurs de tous les continents ont les mêmes ennemis et n’ont aucun intérêt à se laisser diviser. Contre les tenants du système, la solidarité entre exploités s’impose.

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