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Macron adepte de Le Pen

Le gouvernement est sur les dents. Il redoute l’extension des luttes en décembre contre toutes les attaques, suite aux grèves chez les cheminots, à la RATP, dans les hôpitaux et ailleurs, sans compter la colère qui perdure chez les Gilets jaunes. Alors, il désigne des boucs émissaires et cherche la vieille recette du dérivatif : le discours anti-immigrés. Sauf que Macron insulte les classes populaires dont il prétend se réclamer en faisant mine de croire que l’immigration est leur principal sujet de préoccupation. Les sondages montrent au contraire que les principales préoccupations de la population sont la santé, le chômage et le niveau de vie. Mais tout à sa sale démagogie électorale, le gouvernement a décidé de reprendre et d’appliquer le programme de Le Pen, entre autres en annonçant ses 20 mesures pour « reprendre le contrôle de la politique migratoire ».

Un racisme venu d’en haut

À Bayonne, un ancien candidat lepéniste a ouvert le feu devant une mosquée. Et quand le ministre de l’Intérieur Castaner précise qu’il ne s’agit pas d’un attentat, il ouvre la voie aux futures agressions. Même chose quand il envoie sa police expulser des camps de migrants à Paris jeudi dernier.

Les mesures scélérates

Édouard Philippe a donc annoncé 20 mesures pour « reprendre le contrôle de la politique migratoire ». Une opération de communication digne du RN de Marine Le Pen, qui comprend de dures attaques contre les migrants traités comme des boucs émissaires : expulser plus en construisant trois nouveaux centres de rétention, restreindre l’accès aux services de santé et trier les migrants selon les besoins du patronat.

Le gouvernement va également durcir l’accès aux soins pour les demandeurs d’asile, qui devront attendre trois mois avant d’avoir droit à la couverture médicale minimale (PUMa). Quant aux sans-papiers que l’État déboute du droit d’asile, leur accès à l’Aide médicale d’État (qui leur permettait de recevoir quelques soins) sera réduit et contrôlé. Le gouvernement parle de fraudes et d’économies, alors qu’elles sont marginales face à la réalité des « non-recours » : les migrants, souvent, ne reçoivent pas tout ce à quoi ils auraient droit. Et ce n’est pas de la faute des migrants si les hôpitaux sont saturés : c’est à cause du manque de moyens et d’effectifs !

Autre annonce du gouvernement : la mise en place de « quotas » d’immigrés par secteurs professionnels. Une immigration « choisie » par et pour le patronat, pour mieux surexploiter. Macron adapte ce que Sarkozy avait mis en place en 2008. Et il en profite pour distiller l’idée que les travailleurs immigrés seraient des concurrents sur le marché du travail. Comme s’ils étaient responsables du chômage, de la précarité ou des bas salaires que nous imposent les patrons et le gouvernement ! Les immigrés sont des travailleurs : qu’elles soient administratives ou concrètes, les frontières ne profitent qu’à ceux qui veulent nous diviser pour nous affaiblir.

Pour les forces de répression, nous sommes tous des immigrés

Les mesures répressives ne concernent pas que les migrants : les chômeurs qu’on harcèle, les pompiers gazés quand ils manifestent, les Gilets jaunes violentés par la police et pourchassés par la justice…

La presse a révélé l’ampleur des poursuites que subissent les Gilets jaunes : plus de 10 000 gardes à vue et 3 000 condamnations (dont 1 000 à de la prison ferme !). En face, malgré les centaines de cas de violence policière signalés et documentés (mains arrachées, yeux crevés…), seuls deux policiers vont être jugés par une justice aux ordres. Une manière pour le pouvoir de donner toute latitude à la police face aux mouvements à venir.

Hier contre les Gilets jaunes, aujourd’hui contre les migrants, en décembre contre nous tous ? Gare au retour de bâton.

Donc rendez-vous, tous ensemble, dans les grèves et dans la rue, notamment dès le 5 décembre. Qui sème les vents mauvais, récolte la tempête sociale. Et pas seulement au Chili, au Liban, en Irak, en Algérie, à Hongkong… ou en Haïti.

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