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SNCF

Les cheminots demandent explication : non au licenciement d’Éric Bezou !

Une pétition [1] circule à l’initiative du syndicat Sud-Rail Saint-Lazare, contre la relance, le 12 mai dernier, dès le lendemain du « déconfinement », d’une procédure de licenciement d’un militant cheminot, Eric Bezou, depuis 28 ans à la SNCF sur le réseau de Paris Saint-Lazare. Averti par un mail de la volonté du ministère du Travail d’autoriser son licenciement ! Les faits qui lui sont reprochés datent de plus d’un an, la direction incrimine son attitude à l’occasion d’une altercation avec la direction locale. Mais cela n’est en réalité qu’un prétexte pour réprimer un militant engagé syndicalement de longue date. Une certaine hiérarchie de la SNCF a la rancune tenace. D’ailleurs, tant l’inspection du travail que la direction départementale du travail avaient refusé la radiation d’Éric Bezou avant que le ministère du Travail décide donc de revenir sur cette décision.

Il n’a pas échappé à bien des cheminots, qui font circuler la pétition et comptent bien que son succès fera reculer la direction, que ce n’est pas seulement Éric Bezou qui est visé. Le sont toutes les cheminotes et cheminots que la direction voudrait ainsi intimider, dissuader d’agir et réagir collectivement. C’est bien à l’abri des regards du grand public qu’une petite hiérarchie du rail, sur injonction des étages supérieurs évidemment (règlement, règlement !), distribue bon an mal an ses dizaines de « demandes d’explication ». Pour la moindre peccadille, un papier/formulaire à remplir, avant un entretien qui – comme à l’école – peut conduire à divers types d’avertissement ou blâme… voire au renvoi, licenciement ou révocation selon le statut ! La direction est bien consciente de l’absurdité et de l’arbitraire de ses procédures paperassières. Elle-même ne répond jamais aux problèmes posés tous les jours par des cheminots, en particulier d’enfreinte grave aux règles de sécurité qu’engendre sa gestion de l’entreprise à des fins essentiellement rentables. Son management agressif, entre autres par menaces et « demandes d’explication » à répétition, est d’ailleurs calculé pour occuper les militants syndicaux : c’est évidemment du temps pour assurer la défense des collègues mis au pilori, pour s’enquérir des situations, pour rassembler les soutiens, pour donner le maximum de publicité à ces harcèlements patronaux qui font désormais partie du kit de « gouvernance » !

Mais bref, les notables du ministère, au service des ronds-de-cuir de la SNCF, déconfinent… et reprennent leur train-train répressif, contre des militants combatifs et, au-delà, contre tous les cheminots dont les raisons de se mobiliser se multiplient. À la SNCF comme ailleurs, le retour au travail s’accompagne en effet d’une myriade d’attaques : jours de repos ou congés volés, augmentation des horaires de travail sans hausse de salaire, emplois que le PDG Farandou annonce déjà comme menacés… dans un contexte général où les annonces de suppressions de postes, de plans de licenciement et de fermetures, à l’instar des annonces des dirigeants de Renault, commencent à pleuvoir. Les managers vont tenter de se prémunir contre des réactions inévitables… et salutaires !

Le cas d’Éric est d’ailleurs loin d’être isolé. À Paris-Est, cinq militants sont inquiétés pour des faits de grève de l’hiver dernier. À la RATP, la direction a planché dur, même en plein confinement, réalisant des plans et schémas d’organisation pour permettre la tenue de conseils disciplinaires dans le respect de la distanciation sociale dès le 11 mai. L’État se sert aussi hypocritement de la crise sanitaire pour interdire des rassemblements ou verbaliser les manifestants qui se réunissent en prenant pourtant les précautions nécessaires. Distanciation sociale ? Oui, le fossé entre les intérêts de classe est bien creusé et visible !

La solidarité de tous les travailleurs doit s’exprimer en direction des militants qui subissent cette répression.

Correspondants


Vidéo de soutien sur le Facebook de Sud-Rail PSL

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