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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 106, juin-juillet-août 2016 > Cheminots : quatre mois de lutte malgré tous les obstacles

L’accord d’entreprise : le chantage contre la grève

Le 6 juin, la direction de la SNCF a proposé aux cheminots un accord d’entreprise en recul par rapport aux conditions de travail actuelles. Un chantage digne de Continental : les cheminots devaient soit accepter ce « petit » recul, soit tomber au niveau du décret-socle et de la convention collective qui est encore inférieur. La CFDT et l’Unsa, qui avaient déjà quitté la grève, l’ont immédiatement signé. Mais côté Sud et CGT, c’est la valse-hésitation depuis plus d’une semaine.

L’accord d’entreprise du 6 juin contient une innovation en droit du travail : il ouvre la porte à des dérogations locales prises établissement par établissement et négociées uniquement par les syndicats signataires. Un appel du pied aux fédérations syndicales qui, toutes, jurent plus par le dialogue que par le rapport de force.

Difficile pour Sud et la CGT de signer un tel recul en pleine grève, même si ce n’est pas l’envie qui leur en manque. Alors que les AG prenaient position une à une contre cet accord, la CGT lançait une consultation de ses syndiqués, grévistes et non-grévistes, sans que la fédération ne prenne officiellement position, une mascarade qui a duré une semaine. À sa manière, la fédération a relayé le chantage de la direction.

Le résultat est tombé mardi 14 juin au soir : la CGT ne signe pas… Pour l’instant, puisque l’accord validé par la CFDT et l’Unsa pourra être paraphé à tout moment. Le même jour, la CGT poussait les AG à la reprise du travail, avec cette non-signature bien inoffensive comme seul lot de consolation.

Car ne pas signer un accord signifie… le laisser passer. Pour le bloquer, il faudrait que les fédérations Sud et CGT exercent leur droit d’opposition. Ce qu’elles n’ont à ce jour pas fait, ni l’une ni l’autre, en contradiction flagrante avec la revendication des grévistes pour un décret-socle et une convention collective à la hauteur de la réglementation actuelle.


Il faut savoir terminer une grève !

La presse et la télé ont relayé la propagande du gouvernement contre les cheminots. À croire que c’étaient les journalistes qui étaient en grève ! Voilà les cheminots dépeints en privilégiés, bénéficiant de 60 à 130 jours de congés par an selon les sources (très fiables !), pas concernés par la loi El Khomri, rendus responsables des inondations, de la casse dans les manifestations et gâchant la belle fête populaire que serait l’Euro. Le gouvernement a bien constaté que ce dénigrement n’avait aucun effet, les grévistes aussi : jamais ils n’ont été aussi bien accueillis par les usagers auxquels ils s’adressaient en tant que salariés partie prenante du même combat.

Hollande s’est même essayé à citer Maurice Thorez, avec encore moins de succès pour arrêter la grève que le dirigeant du Parti communiste de 1936… Sont arrivées alors les menaces : réquisitions de conducteurs de trains et interdictions des manifestations. Vous avez dit fuite en avant ?

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