« Nous avons rencontré Peng Shuai », titrait la une du quotidien sportif L’Équipe lundi 7 février. Le journal publiait une interview, aussi mise en ligne sur son site internet, de la joueuse de tennis chinoise qui avait plus ou moins disparu des radars après un message, rapidement effacé de son compte Twitter en novembre dernier, dans lequel elle révélait avoir été victime d’une agression sexuelle de la part d’un dirigeant du régime. Dans l’interview, elle nie tout en bloc : elle n’a pas été violée, elle est libre de ses mouvements, elle mène une vie normale, elle met fin volontairement à sa carrière, etc. Sauf que cette interview a été réalisée en se soumettant aux exigences du Comité olympique chinois, c’est-à-dire des autorités de Pékin. Peng Shuai devait s’exprimer en chinois, les questions avaient été soumises à l’avance par écrit, l’interprète avait été désigné par les autorités et le texte final devait être publié sans commentaire. Bref, plus qu’une interview, il s’agissait purement et simplement d’un exercice de propagande auquel s’est plié le quotidien. Toutes nos félicitations aux valeureux journalistes qui l’ont réalisée.
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