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L’« Acte II » de Macron-Philippe, mal parti !

La semaine dernière, le Premier ministre Édouard Philippe a présenté « l’acte II » de la présidence Macron. Le gouvernement compte continuer ses réformes au service des plus riches. Il comptait les imposer sans faire de remous, une fois les élections européennes passées, tout en misant sur le fait que les dernières manifestations de Gilets jaunes ont rassemblé moins de monde. Mais les cendres sont encore chaudes… Et puis, surtout, voilà que le gouvernement est tombé sur un os, celui de la grève des urgences, ce miroir grossissant de l’ensemble de la situation sociale. Sans compter la colère des profs, mais aussi une grève annoncée à Radio France et bien d’autres colères qui pourraient s’exprimer contre les baisses d’effectifs, les conditions de travail, le management agressif, les licenciements, les bas salaires, dans pratiquement tous les secteurs.

Urgences en lutte, urgence sociale

En première ligne, donc, les grévistes des urgences hospitalières. Alors que le nombre de patients accueillis aux urgences a doublé en 25 ans, sans que les effectifs suivent, les soignants doivent entasser les malades dans les couloirs après les avoir fait patienter des heures. Des conditions inhumaines et intenables, qui entraînent parfois le décès de patients et poussent les soignants à l’épuisement… et à la révolte.

Ils réclament une augmentation de salaire de 300 euros, des embauches et des moyens supplémentaires. Tout le monde du travail peut se reconnaître dans cette lutte qui ne cesse de s’étendre : plus de 110 services d’urgences, à ce jour, sont en grève !

Dans la panique, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a offert aux urgentistes, jeudi dernier, une enveloppe de 70 millions d’euros. En fait un cadeau très gonflé, d’une part parce que l’annonce de la « prime Buzyn » de 100 euros (très circonscrite) ne dupe pas plus les grévistes que la prime Macron n’avait abusé les Gilets jaunes. D’autre part parce qu’il faut retirer des 70 millions annoncés les 15 millions d’euros destinés à la période estivale « juillet et aout », ni plus ni moins que ce qui est prévu habituellement en remplacement des congés d’été.

Les profs s’y mettent

Cela fait des mois que les enseignants protestent contre les réformes de l’Éducation nationale : suppression de plus de 2 000 postes dans les collèges et lycées, baisse des moyens, voie professionnelle sacrifiée, recours à des contrats précaires, flicage des enseignants… Et voilà qu’ils passent à l’action : nombreux sont ceux qui sont entrés en grève ce lundi lors des surveillances du bac, et se sont rassemblés devant les lycées et les rectorats.

Ne pas leur laisser de répit

Les salariés de Radio France sont appelés à la grève pour ce mardi 18 juin, contre un plan de réduction d’effectifs à coups de prétendus « départs volontaires », une « réorganisation du temps de travail » et la suppression de jours de congés. Autant de mesures que nous connaissons trop bien dans le privé comme dans le public.

Au bout du compte, c’est bien cet « acte II » macroniste qui pourrait fédérer nos colères. Il y a la grosse arnaque de l’annonce sur les retraites : pas touche à « l’âge légal », a dit Édouard Philippe, mais « un âge d’équilibre » au-delà de 62 ans, pour inciter à travailler plus longtemps, faute de quoi pas question de toucher sa retraite à taux plein.

Ensuite, cap sur la réforme de la Fonction publique, qui prolonge la promesse de Macron de supprimer 120 000 postes de fonctionnaires. Quant à la réforme de l’assurance chômage, elle va permettre de réduire les aides d’une partie des allocataires (les plus aisés pour amorcer la suite) tout en allongeant la durée d’activité ouvrant droit à l’indemnisation.

Le rythme des réformes n’a pas changé : à nous donc d’aller aussi vite. Contre ce gouvernement des riches et du grand patronat, faisons nôtres l’obstination et la ténacité des Gilets jaunes qui depuis des mois, de semaine en semaine, défient le pouvoir.

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