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Keolis Meyer (91) : non au licenciement de quatre élus !

18 décembre 2021 Article Entreprises

Lundi 20 décembre est annoncé un CSE (comité social et économique) extraordinaire à Keolis Meyer dans la banlieue sud de Paris (91). À l’ordre du jour, le licenciement de trois élus titulaires et un suppléant, par ailleurs délégué syndical ! Un coup de force patronal qui a pour but d’intimider tous les salariés révoltés par des conditions de travail dégradées, mais qui pourrait bien obtenir l’effet inverse et attiser la colère. Abdelhalim Derdar, délégué syndical FO du dépôt de Montlhéry, menacé de licenciement, nous en dit plus :

« À l’origine des sanctions, deux événements : une inspection des bus à la prise de service par les membres de la commission sécurité, santé et conditions de travail du CSE (CSSCT, ex-CHSCT) le 8 novembre et deux débrayages réussis les 18 et 22 novembre. Dans le contexte de l’ouverture à la concurrence et des nombreuses grèves qui agitent le secteur du transport routier de voyageurs, la direction de Keolis Meyer tente un coup de pression pour nous faire taire. Mais nous ne nous laissons pas intimider et nous ne lâchons pas nos revendications !

Les conducteurs alertent depuis des mois sur l’état des bus : certains roulent avec des feux défectueux, des voyants freins allumés, une direction qui tire. L’atelier est surchargé faute d’embauches en nombre suffisant. Mais les consignes sont de faire sortir des bus à tout prix ! Vu de l’extérieur, on a les plus beaux véhicules d’Île-de-France… Mais sous le capot c’est autre chose. Un douze tonnes qui perd ses freins, ça fait des dégâts. D’autant qu’on fait beaucoup de transport scolaire.

Les trois élus FO au CSE ont alerté la direction depuis des mois. Le 8 novembre, nous avons procédé à une inspection des bus à la sortie du dépôt. Nous avons découvert plus de soixante anomalies. Le directeur n’a rien à dire là-dessus, mais il demande notre licenciement pour la perte de 230 « courses commerciales » ce jour-là. « Commercial », il n’a que ce mot à la bouche alors que nous défendons la sécurité.

Qui est responsable en cas d’accident ? Le conducteur. À lui de refuser un véhicule qui présente un défaut. Mais les pressions de l’encadrement sont fortes. Et les sanctions contre nous en font partie. La vérité, c’est que la direction ne veut pas renouveler le parc de véhicules à un an des appels d’offres puisque c’est la Région qui le financera à travers Île-de-France Mobilités (IDFM).

Le quatrième élu menacé est à la CFTC. Il est accusé d’avoir parlé à des conducteurs un jour de grève, et d’avoir ralenti la sortie des bus. Nous avons tenu à participer à deux grèves régionales en novembre, aux côtés de onze autres dépôts. Nos collègues ont bien suivi ces deux mouvements qui exigeaient des augmentations de salaire, l’abandon des appels d’offres, une remise en état des véhicules et des sanitaires sur tous les réseaux. Ces mouvements, encouragés par les deux mois de grève de Transdev en Seine-et-Marne et organisés en inter-dépôts, ont fait peur à Keolis. En visant un élu, la direction menace tous les salariés.

Dans cette affaire, tout ce que fait la direction est illégal. Ces gens-là ont le pouvoir, ils se comportent en petits dictateurs. Mais on se bat contre ce système !

Au-delà de l’état des bus, on se bat contre les journées de 14 heures d’amplitude – journées permises par la convention collective de l’interurbain alors qu’on travaille en majorité dans l’agglomération d’Évry qui est très urbaine. On se bat pour des sanitaires – les conductrices amènent un pot pour faire leurs besoins ! On se bat pour nos salaires – depuis que Keolis a racheté la boîte familiale Meyer en 2016, les payes sont centralisées à Saint-Denis et les erreurs sont systématiques, toujours en notre défaveur ! On se bat contre les temps de course trop courts, intenables, chronométrés en plein été.

Keolis veut des délégués béni-oui-oui et tente de virer les contestataires, quitte à perdre quelques mois plus tard devant les tribunaux. Le mois dernier, le ministère du Travail a validé le licenciement du délégué syndical CFDT, pourtant refusé par l’inspection du travail, pour un prétexte. Keolis Meyer a aussi été condamné pour le retrait sur salaire concernant 128 conducteurs qui avaient exercé leur droit de retrait pendant cinq jours au début de la pandémie pour imposer des protections.

On continue à défendre notre cause de salariés. On appelle à se rassembler nombreux lundi 20 décembre à 12 heures devant le siège de Keolis Meyer, 123 rue Paul Fort à Montlhéry, dans le 91 : pour soutenir nos revendications et exiger le retrait pur et simple de la procédure de licenciement d’Anis, Azouz, José et Abdelhalim ! »

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