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Impact, d’Olivier Norek

Michel Lafon, 2020, 350 p., 19 €

25 janvier 2021 Article Culture

Impact pourrait être qualifié de « polar écologiste » ou de « thriller social ». En effet, la trame policière du roman est le prétexte pour s’interroger sur le saccage de la planète sur les cinq continents et ses conséquences sur la vie des hommes et des espèces animales et végétales

Le début de l’histoire est assez classique : un grand patron, en l’occurrence le PDG de Total, est enlevé par un commando qui, pour le libérer, exige une rançon de 20 milliards d’euros. Mais on sort alors du polar traditionnel lorsque le porte-parole dudit commando précise que cet argent sera intégralement restitué au groupe pétrolier par tranche de 5 milliards d’euros chaque fois que ledit groupe fera un effort pour améliorer la sauvegarde de la planète. Dans le cas contraire, le PDG mourra. Les quatre étapes fixées pour cette restitution sont l’arrêt complet de tous les projets d’extraction de gaz et de pétrole, le renoncement à l’extraction des pétroles bitumeux, la fin de l’importation du gaz de schiste et, enfin, la création d’une fondation pour la recherche sur les énergies renouvelables.

S’ensuit alors une course contre la montre entre la police, assistée d’une psychologue « profileuse », et les ravisseurs qui communiquent leurs demandes via Internet en utilisant toutes les astuces possibles pour ne pas se faire localiser et échapper à leurs poursuivants. Les réseaux sociaux s’en mêlent et mobilisent des milliers de personnes en faveur de la cause que défendent les kidnappeurs.

Les deux personnages principaux du livre, le kidnappeur, Virgil Solal, un ancien militaire dégoûté par la société, et la psychologue de la police, Agnès Meyer, (qui partage dans le fond les indignations et la révolte de l’homme qu’elle doit contribuer à traquer), sont traversés de contradictions.

Solal apparaît un peu comme un Robin des Bois de la cause écologique, affrontant seul l’appareil d’État, et faisant appel à l’opinion publique pour se ranger derrière lui. Finalement, s’il perd son combat (ce qui était prévisible dès le début), il se console d’avoir contribué à quelques petits pas dans la bonne direction.

Pour écrire ce livre Olivier Norek a largement puisé dans son expérience professionnelle assez originale. En effet, il a d’abord travaillé durant trois ans comme bénévole à l’ONG Pharmaciens sans frontières. Dans ce cadre, il a participé à la réhabilitation de l’hôpital de Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane, puis à l’approvisionnement en matériel médical des hôpitaux et camps de réfugiés des territoires en guerre de l’ex-Yougoslavie. Ensuite il s’est engagé deux ans dans l’armée avant de rejoindre la police judiciaire où il est resté en poste dix-huit ans. Finalement il s’est lancé dans une carrière littéraire en publiant six romans (Impact est le dernier) et en écrivant deux scénarios pour le cinéma et la télévision.

Pour conclure, notons que, à la fin de l’ouvrage, la partie « références », forte d’une vingtaine de pages, contient nombre de citations d’articles journaux, de rapports officiels ou de déclarations de représentants de grands groupes montrant comment les capitalistes et leurs hommes de main s’assoient allègrement sur les recommandations émises par les experts en matière de climat. Édifiant !

Jean Liévin

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