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Accueil > Éditos de bulletins > 2016 > février > 1er

Honte à l’Europe des barbelés

La Suède et la Finlande s’apprêtent à expulser une grosse partie des migrants accueillis en 2015 : car fuir la misère et la faim n’est pas une raison valable pour être accueilli au sein du continent le plus riche du monde... Quant à la France de Hollande, la question ne se pose même pas puisque le gouvernement français ne s’était engagé à recueillir que 24 000 migrants en deux ans quand la Suède, un pays dix fois moins peuplé, en a accueilli 200 000 rien qu’en 2015. Si les dirigeants suédois ont un comportement peu glorieux, comment ne pas qualifier d’infâme celui des dirigeants français ?

Un pas supplémentaire vient d’être franchi : les députés danois ont voté la confiscation à l’entrée des migrants de tous leurs biens au-dessus de 1 350 euros. En Suisse, en Allemagne en Bavière ou dans le Bade-Wurtemberg, on leur laisse encore moins. Ainsi, l’Europe achèverait de dépouiller les réfugiés avant de les renvoyer d’où ils sont partis, livrés aux mafias qui les avaient déjà rançonnés !

Les conséquences des interventions impérialistes

Comme si c’était de gaîté de cœur que ces familles avaient abandonné ce qui faisait leur vie dans des territoires mis à feu et à sang ! Car qui est responsable de tout ce gâchis ? Ceux qui ont bombardé l’Irak de Saddam Hussein ou la Libye de Kadhafi, livrant ces pays à des bandes armées rivales qui tuent et rançonnent, se sont répandues tout autour, créant ou développant les Boko Haram, Aqmi et autres Daesh. Chaque bombe lâchée par un Rafale jette sur les routes des réfugiés par milliers qui fuient les combats en se précipitant vers une terre promise européenne... où on les chasse d’un camp, d’une « jungle » à un autre bidonville, pour finir refoulés et renvoyés à leur enfer.

La dureté des discours annonce celle des attaques

Quelle honte ! Comme on est loin de septembre dernier où la bouleversante photo du cadavre d’un gamin syrien sur une plage de Turquie avait ému l’opinion et, pour un temps, contraint les dirigeants européens à faire mine de compassion ! Finies les larmes de crocodile, la mode est désormais aux discours qui n’ont rien à envier à l’extrême droite.

En France, comme dans d’autres pays, certains invoquent « l’opinion publique » qui, à coups de sondages aux questions tendancieuses, approuverait la fermeté des dirigeants. Une opinion que les Hollande, Valls… voudraient tétanisée par la peur des attentats que contribuent à entretenir les déclarations martiales de nos dirigeants et l’état d’urgence en passe de devenir permanent ; comme si les flics déployés pouvaient empêcher les attentats ! Mais l’heure n’est pas à la raison et le flic qui sommeille en tout ministre en profite...

Des mesures indignes sont donc prises. Pour justifier l’omniprésence policière, on fait voter une deuxième prolongation de trois mois d’un « état d’urgence » en passe de devenir permanent. En fait, il s’agit de lois d’exception inefficaces contre le terrorisme, mais pas contre nos libertés. Et, en arrière-plan, patronat et gouvernement profitent du climat ainsi créé pour multiplier les attaques contre les travailleurs en général, licencier ou condamner à la prison les militants en lutte, en tout cas tenter d’intimider et de couvrir la voix de ceux qui protestent... Mais leur affaire n’est pas dans la poche.

Une riposte à construire

Heureusement, samedi dernier, tous ceux qui protestaient contre les lois d’exception ont défilé dans la rue dans 70 villes du pays.

Et il faudra bien une riposte du monde du travail, seul espoir pour remettre les pendules à l’heure avec nos gouvernants et les contraindre à ce minimum d’humanité qui ne leur vient, et encore, que lorsqu’ils ont peur de nous.

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