Une étude publiée dans la revue scientifique britannique The Lancet montre que depuis 2012, et pour la première fois en France depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le nombre d’enfants décédés avant un an augmente chaque année. Par rapport aux autres nations riches, les chercheurs estiment que la France déplore 1 200 morts en trop par an. En étudiant les chiffres, ils ont pu établir que le taux de mortalité infantile avait continué à baisser significativement entre 2001 à 2005, puis encore jusqu’à 2012, mais à un rythme bien plus lent qu’auparavant, avant de remonter. « C’est un problème français et, malheureusement, la mortalité infantile n’est pas une priorité de santé publique », a estimé, pour le site spécialisé Medscape, le professeur Martin Chalumeau, pédiatre et épidémiologiste qui a coordonné la recherche pour l’Inserm. Signe de ce déclin, entre 1989 et 2017, le pays est passé de la 9e à la 27e place au classement de l’OCDE des taux de mortalité des nourrissons. On ne connait pas encore toutes les causes de cette remontée, mais on note qu’elle a un lien très net avec la pauvreté. En effet les chiffres enregistrés sont deux fois plus élevés en Guadeloupe et en Martinique qu’en métropole et, en Seine-Saint-Denis, le département le plus pauvre de l’Hexagone, ils sont deux points au-dessus de la moyenne nationale.
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