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Dépôt de sac des conducteurs à Saint-Lazare : coup de semonce contre la direction !

25 février 2021 Article Entreprises

Mercredi 24 février, les conducteurs de la région de Paris Saint-Lazare ont massivement « posé le sac », autrement dit refusé de conduire leurs trains [1]. La veille, un des conducteurs avait été agressé et menacé à Cergy-Pontoise.

Le dépôt de sac a dégradé fortement le trafic, principalement sur le RER A mais aussi sur les lignes J et L et la gare Saint-Lazare, ce qui a notamment mené à la fermeture de la gare de Nanterre Préfecture. Jeudi matin, le trafic n’était toujours pas revenu à la normale.

Une pagaille bien justifiée !

Les conducteurs en « dépôt de sac » ont été choqués par l’agression subie par leur collègue. Et remontés contre la direction, car ils avaient déjà soulevé le problème de se retrouver seuls le soir dans des gares désertes en plein couvre-feu. Sans qu’elle ne réagisse d’aucune manière : pour elle, les économies de bouts de chandelle semblent valoir plus que la sécurité des conducteurs. Il faut rappeler que chaque année la SNCF supprime 2000 à 3000 postes, d’où des déserts insupportables.

Mercredi 24 février, ses communiqués hypocrites suite à l’agression n’ont donc dupé personne. Ce dépôt de sac s’inscrit à coup sûr dans un ras-le-bol plus général sur les conditions de travail dégradées, en particulier avec les nouvelles journées de travail que la direction a imposées pour l’année 2021 et qui doivent permettre une hausse de productivité des conducteurs pour pallier le manque d’effectifs. Comme dans toutes les entreprises, la SNCF préfère s’attaquer aux conditions de travail plutôt que d’embaucher. Depuis décembre dernier, trois journées de grève de 24 heures ont eu lieu avant que le mouvement ne prenne la forme d’une grève quotidienne de 59 minutes par jour. Plus de la moitié des conducteurs de la région sont impliqués, à des degrés divers, dans le mouvement. Sans revenir sur la hausse de productivité mise en place, la direction a d’abord fait quelques promesses sur les problèmes des conditions de travail – promesses dont les conducteurs attendent encore la réalisation concrète ! – tout en cherchant tous les moyens pour décourager les grévistes, quitte à enfreindre allègrement sa propre règlementation du travail.

Une direction cachée dans ses bureaux…

Le dépôt de sac a été l’occasion pour les grévistes de lister collectivement toutes leurs revendications, au-delà des problèmes de sécurité, et de les faire remonter à la direction. Toute la journée, celle-ci, dans ses petits souliers, a essayé de jouer la montre en pariant sur un essoufflement du mouvement. Et quand, sept heures après le début de la grève, elle a daigné descendre répondre aux conducteurs, cela a été pour… ne rien annoncer, pour tenter de noyer dans des palabres.

Si le mouvement ne s’est pas poursuivi ce jeudi, l’ambiance est loin d’être à la résignation. Chez beaucoup de cheminots qui ont participé au coup de colère, régnait la satisfaction d’avoir vu une direction en recul et n’en menant pas large devant l’ampleur du dépôt de sac.

Correspondants


[1Le « dépôt de sac » est un débrayage intempestif et déterminé, lors duquel les cheminots ne remplissent pas 48 heures à l’avance les « déclarations individuelles d’intention », qui ont été instaurées sous Sarkozy pour limiter leur droit de grève.

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