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Accueil > Éditos de bulletins > 2021 > février > 22

Darmanin, Vidal, Le Pen… Les variants d’extrême droite prolifèrent !

À une semaine d’intervalle, quasiment coup sur coup, deux ministres de Macron affichent leurs affinités avec l’extrême droite. C’est d’abord Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, qui étale son entente cordiale avec Marine Le Pen, lors du débat sur France 2, le 11 février. Le ministre de Macron va jusqu’à juger la cheffe du RN « quasiment un peu trop dans la mollesse » vis-à-vis de l’islam… Un « trop molle » qui a tourné en boucle dans les médias, tandis que Marine Le Pen lui rendait la politesse en avouant qu’« à part quelques incohérences j’aurais pu signer ce livre » (le bouquin de Darmanin).

Vidal, soutenue par Blanquer, prend le relais de Darmanin

Puis c’est Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, qui va diligenter via le CNRS une enquête sur l’emprise de l’« islamo-gauchisme » dans le milieu universitaire.

Des centaines de chercheurs et universitaires, riposte salutaire, dénoncent la police des idées, cette chasse aux sorcières, et demandent la démission de la ministre.

Celle-ci n’a d’ailleurs pas innové : il y a quelques mois, son collègue à l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, lançait déjà l’anathème d’« islamo-gauchisme », amalgamant terrorisme islamiste et extrême gauche (allez savoir qui ça visait !), contre tous ceux qui dénonçaient la politique de racisme d’État dirigé contre les musulmans – mise en œuvre en particulier avec cette « loi contre les séparatismes » qui vient d’être adoptée par le parlement.

La droite extrême louche vers l’électorat d’extrême droite…

Voilà des mois que Macron et son staff sont en campagne électorale pour les prochaines régionales, si elles ont lieu avant l’été, tout en visant la présidentielle de 2022.

Résultat : ce dont Marine Le Pen et ses amis rêvent, Macron et son staff le font… sans « mollesse ». Ils visent tous, surtout, à détourner l’anxiété voire la colère qui s’expriment dans les classes populaires face aux conséquences de la gestion capitaliste de la pandémie sur l’emploi, les salaires et les conditions de vie.

Seule la vraie vie et nos vraies luttes peuvent les bousculer

Le racisme et tout le fatras d’idées moyenâgeuses que véhicule cette droite nationaliste n’est pas le seul point commun entre LRM, LR et RN. Il y a aussi le silence complet devant les problèmes quotidiens.

Les commerçants ruinés ? Rien ou très peu. Les agriculteurs et éleveurs, aujourd’hui aux prises avec les grands de la distribution ? Rien non plus de la part du gouvernement, sinon des jérémiades. Les travailleurs licenciés un peu partout dans le pays ? Rien, vraiment rien. Les queues devant les banques alimentaires et autres restos du cœur qui accueillent maintenant des jeunes ? Rien non plus. Et les SDF ? Rien de rien.

Tout l’argent et les aides de l’État – magiques ! – sont allés à ceux qui en avaient déjà. Quasiment rien aux autres. Des centaines de milliards donnés au grand patronat sans contreparties. Macron, Le Maire et Darmanin sont les artisans de cette politique, mais Marine Le Pen n’en dit rien, elle qui pourtant, du moins en période électorale, se prétend volontiers protectrice des Français modestes.

Droite et extrême droite se livrent à un vrai numéro de clowns. D’un côté, ceux qui pèlent les oignons – Macron et ses ministres qui servent leurs maîtres capitalistes, les très riches, attaquent les droits des travailleurs, expulsent les migrants et distillent le poison raciste –, et de l’autre, ceux qui pleurent ou piaffent de prendre leur place – les Républicains et Marine Le Pen.

Restent nos mobilisations et nos luttes. En gestation certes. Elles seules peuvent les faire taire, tous.

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