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Accueil > Éditos de bulletins > 2021 > avril > 5

Congés, télétravail, chômage partiel, toujours à nous de payer ?

Le troisième confinement annoncé par Macron la semaine passée consiste à fermer crèches, écoles, collèges et lycées et à bouleverser le calendrier scolaire en avançant les vacances pour imposer une seule et même zone pour tous. Voilà un nouveau casse-tête, voire une catastrophe, pour tous les parents qui travaillent. Les gosses à la maison, ça veut dire qu’il faut trouver à les garder ou les faire garder. Télétravailler avec eux dans les jambes ? Leur assurer « l’école à la maison » ? Et comme toujours, les inégalités sociales se creusent : les enfants de milieu populaire, ceux dont les parents sont déjà « en première ligne », qui vivent dans des appartements exigus, qui n’ont pas les équipements numériques adaptés à un enseignement à distance, vont le payer au prix fort.

Toujours au bon gré patronal ?

Avec ce nouveau calendrier scolaire, le télétravail est censé devenir la règle… mais au bon vouloir des patrons. Ici les salariés devront continuer à s’exposer en venant au boulot, là il sera exigé qu’ils travaillent à domicile. Les congés aussi devraient être au bon vouloir patronal : annulés par la force des choses ou imposés ici, volés là… Et le chômage partiel idem : avec les amputations de paie à la clé. Et le patron s’invite même à la maison puisque, avec le télétravail, la salle à manger ou la cuisine vont devenir une annexe de l’entreprise !

La direction de Renault (et elle n’est pas la seule) s’autorise à donner des bons conseils aux salariés dans une note : « afficher un emploi du temps sur le frigo familial », « planifier des activités, manuelles par exemple, durant lesquelles les enfants seront autonomes et vous, vous pourrez travailler en toute sérénité ». Tenir une demi-heure sans avoir à gérer un bobo ou une dispute, sans blague ? D’autres idées patronales fusent encore : « Pas de cantine pendant le confinement ? Profitez-en pour répartir les tâches et responsabiliser davantage les enfants en leur en affectant certaines. » Tiens donc !

On n’ignore pas la catastrophe sanitaire

Bien sûr, les presque 100 000 morts du Covid, le rythme actuel de 300 morts par jour, la saturation des hôpitaux et tout particulièrement des services de réanimation, imposent des mesures d’urgence. Mais pas ces demi-mesures qu’on nous impose depuis maintenant plus d’un an, au détriment des salaires, des conditions de travail et de vie, et toujours au bénéfice des patrons, tout particulièrement des plus grands d’entre eux qui s’autorisent à licencier en masse.

Du côté de Macron, ce ne sont que des annonces mensongères. Promesse de rouvrir tous les lieux publics à partir de la mi-mai, promesse de vacciner, promesse de monter de 7 000 à 10 000 lits de réanimation alors que dans de grands hôpitaux comme Beaujon-Bichat à Paris, c’est la suppression de 400 lits qui est programmée. À mesure que la pandémie progresse, elle tue autour de chacun et chacune d’entre nous. Dans une lettre ouverte à Macron et son ministre de l’Éducation, Blanquer, les enseignants du lycée Eugène Delacroix de Drancy (93) alertent sur le décès de vingt parents d’élèves depuis un an. L’hécatombe est, en France comme ailleurs, plus importante parmi les pauvres que parmi les riches. Et dans les hôpitaux, le retour du « tri » des patients est une réalité à peine masquée.

À trop ronger notre frein, ça va partir en roue libre !

Et l’hécatombe augmente, parce qu’on continue à s’entasser au boulot et dans des transports souvent bondés pour s’y rendre ; parce que les écoles sont restées ouvertes sans que soient réquisitionnés le personnel et les locaux nécessaires pour qu’elles fonctionnent en groupes réduits qui interdisent la circulation du virus. Parce que la priorité a été mise à la sauvegarde des profits contre nos vies, la charge de l’épidémie ayant pesé de façon inversement proportionnelle à la place occupée dans la société : plus on est pauvre, précaire, vulnérable, et plus on trinque. Ça ne durera pas éternellement. La colère monte.

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