La Chine et le Covid : les limites d’un régime totalitaire

L’État chinois vient de faire un virage à 180 degrés en passant de la politique zéro Covid et confinement total au laisser faire. Cela se traduit immédiatement dans le nombre de victimes reconnues, 60 000 depuis la levée des contraintes, probablement très inférieur à la réalité. On peut comprendre que la Chine, victime tout au long de son histoire de toutes sortes de catastrophes naturelles, ait pris des mesures draconiennes pour se protéger du Covid. Des mesures qui semblaient d’ailleurs efficaces. Mais ces mesures ont été prises de façon si arbitraire, si contraignante et sans doute parfois si absurde, comme dans tout système bureaucratique totalitaire, qu’elles se sont retournées contre le pouvoir. Au point qu’il s’avère aujourd’hui que cette dictature préfère gérer une vague de malades et de décès plutôt qu’une révolte sociale. D’autant que, comme toujours, ceux qui souffraient le plus du confinement militarisé n’étaient sans doute pas les privilégiés. On mesure ainsi les limites d’un régime totalitaire capable d’imposer des mesures sur l’ensemble du territoire, contrairement à l’anarchie qui a pu régner dans d’autres pays, comme les États-Unis ou le Brésil, mais incapable de les faire admettre par la population en en débattant démocratiquement afin de les rendre les plus humaines possible, grâce à sa collaboration. Reste à espérer que cette incapacité et ce passage brutal d’un extrême à l’autre ne vont pas entraîner des millions de morts...