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Accueil > Éditos de bulletins > 2016 > novembre > 1er

C’est la jungle capitaliste qu’il faut démanteler…

Le gouvernement a voulu nous raconter une belle histoire, celle d’un bidonville géant de 10 000 personnes que par humanitarisme il aurait fait gentiment évacuer. La com’ gouvernementale, comme le crime, était presque parfaite ! Mais la réalité, c’est que Hollande et Valls ont lancé le lundi 24 octobre la destruction du bidonville de Calais, aussi brutalement qu’ils avaient traqué les migrants pour les y acculer.

La « jungle » de Calais était un cloaque ? Un lieu invivable qu’il fallait « démanteler » – en fait incendier et raser ? Mais à qui la faute si ce n’est à ces gouvernants qui ont laissé errer et zoner dans le froid et la boue l’équivalent en nombre de la population d’une vraie ville ? Le plus scandaleux étant que ces migrants venus d’Afghanistan, de Syrie, d’Irak, d’Érythrée et autres pays d’Afrique, fuyaient la misère et les terribles guerres que ces mêmes gouvernants ont contribué à déclencher et attiser dans ces pays et régions ces dernières vingt années.

Précariser encore…

Hollande et Cie ont fait mine de jouer les bons samaritains, mais la mise en scène des « voyages organisés » en bus, de Calais aux quatre coins de la France, a vite tourné en eau de boudin. Tous les migrants n’avaient pas envie de partir, tous n’étaient pas convaincus – et pour cause – que le point d’arrivée serait un eldorado stable. Et ces hommes et ces femmes avaient formé à Calais une communauté dans l’adversité. Avec l’aide de nombreuses associations et personnes, ils avaient créé des moyens inouïs de survie communautaire (cafés, restos, centres associatifs de santé, alphabétisation, spectacles…). En échange, le gouvernement offre à quelques milliers du provisoire, dans des « centres d’accueil et d’orientation » (CAO), éparpillés de la Bretagne à l’Aquitaine. Et tout le problème est de savoir pour combien de temps.

De jungle en galère…

Le résultat, c’est qu’après trois jours pendant lesquels le gouvernement a prétendu que tout baignait à Calais, la situation tourne déjà vinaigre. Des migrants, nombreux, n’ont pas voulu prendre les bus, ou sont partis par leurs propres moyens et leurs propres destinations, en particulier vers Paris où à nouveau grossit le campement du quartier de Stalingrad proche de la gare du Nord. Plus d’un millier de personnes y sont arrivées en quelques jours et à Calais ou Dunkerque, de nouveaux campements de migrants se créent… La même politique crasse des autorités françaises engendre le même désastre.

Éparpiller…

L’objectif du gouvernement est de disperser les migrants, de les rendre invisibles ou de le tenter, en particulier pour céder à ceux qui se laissent abuser en pensant que ces migrants viendraient manger notre pain et voler nos boulots ! Un peu partout où des réfugiés sont arrivés ces derniers temps, des manifestations de mauvais coucheurs du FN ou autres xénophobes ont eu lieu… Mais des contre-manifestations bien plus nombreuses aussi, dans de nombreuses villes de tailles diverses. Des initiatives qui expriment de la chaleur humaine, de l’espoir… Partout où c’est possible, il faut en être. À qui pourrait-on faire croire que 10 000 personnes de plus ne pourraient trouver place dans un pays qui compte 65 millions d’habitants ? Dans des conditions parfois elles aussi discutables, l’Allemagne en a accueilli un million !

Tous ensemble, ouais !

Les travailleurs doivent se dresser contre cette politique nauséabonde et meurtrière du gouvernement : 3800 personnes sont mortes en Méditerranée depuis janvier 2016. Ils doivent montrer leur solidarité à l’égard de réfugiés avec lesquels ils ont incomparablement plus en commun qu’avec les patrons et les dirigeants politiques à leur service. Les travailleurs ont tout à craindre de ces derniers qui leur volent leurs emplois à coups de dizaines de milliers de licenciements et suppressions de postes. Elle a en revanche tout à espérer des migrants, nouveaux venus qui seront des alliés dans les prochaines luttes tous ensemble.

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