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Accueil > Éditos de bulletins > 2022 > décembre > 5

Bloquer le train des bas salaires et des attaques de Macron

Avec 60 % de TGV et Intercités annulés ce week-end, le ras-le-bol des cheminots a éclaté parmi les contrôleurs. Ils ne sont pas les seuls : dans les transports parisiens ce sont les ouvriers des ateliers du métro qui font grève pour les salaires. À Sanofi, les seize sites de production en France sont en grève reconductible pour 500 euros d’augmentation. Sans compter de plus petites entreprises où les grèves se multiplient.

Mauvaise surprise pour le patronat, bonne nouvelle pour nous

« C’est une grève qu’on n’a pas vue arriver, ni nous ni les syndicats », pleurait le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou. Comme s’il n’avait pas vu l’aggravation des conditions de travail, le manque de personnel et les bas salaires. Tout ce dont ils sont responsables, lui et ses semblables, PDG et actionnaires, et qui finit par leur retomber sur le nez, quand on se met à riposter. Sans attendre la moindre consigne. Sans rien attendre de leur « dialogue social » où ils ne proposent au plus que des broutilles quand les prix flambent.

Sans parler de ces futurs « délestages » d’électricité promis pour l’hiver : on vous préviendra de l’heure (encore heureux) des écoles fermées, des gosses à garder à la maison sans lumière, de la valse de vos horaires de travail. À cause de l’incurie de services publics qui ne cessent de se dégrader.

Face à l’inflation, face aux nombreuses attaques du gouvernement et du patronat, les grèves de ces jours-ci montrent la voie !

Travailler plus jusqu’à plus d’âge, non merci !

Macron relance ses attaques, à commencer par le report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans. Il prétend que les déficits « à venir » (alors que les caisses ont encore des réserves) imposeraient cette réforme. Sauf que le Conseil d’orientation des retraites (COR) lui-même, service de l’État, anticipe précisément une réduction progressive desdits déficits avec la situation actuelle.

Le vrai but de la réforme est de nous faire travailler plus longtemps et surtout, pour celles et ceux qui ne pourront pas – et ils sont nombreux ! – de réduire les pensions. Les retraites, c’est aussi 330 milliards d’euros gérés par la Sécurité sociale : de quoi attirer les appétits des fonds de pension, dont Macron s’est fait le porte-voix, et des banquiers qui escomptent voir les salariés qui en ont les moyens se tourner vers eux pour financer leurs futures retraites.

Les précédentes réformes se sont traduites par une hausse considérable du chômage, tout particulièrement pour les ouvriers et employés entre 60 et 64 ans. Et parmi le 5 % de travailleurs les plus pauvres, un quart décède avant d’atteindre 62 ans.

Guerre au chômage ou aux chômeurs ?

Pour l’assurance chômage, la nouvelle idée du gouvernement est de rendre les indemnités variables en fonction du taux de chômage. Il a déjà annoncé qu’elles seront revues à la baisse pour 2023, alors que tout laisse prévoir une hausse du chômage, entre l’inflation et la crise énergétique. Mais il faut forcer les chômeurs à accepter n’importe quel boulot, même les plus mal payés.

En 2019, Élisabeth Borne, alors ministre du Travail, avait déjà durci les conditions d’indemnisation en changeant le mode de calcul. Nombre de saisonniers et de salariés de l’hôtellerie-restauration, grands perdants de la réforme, se sont alors reconvertis. Mais puisque les patrons ne trouvent plus personne, il faudrait forcer la main aux chômeurs. Augmenter les salaires ? Diminuer la pénibilité et le temps de travail ? Ça, seules nos luttes pourront l’imposer !

C’est toujours cette même guerre de classe contre les travailleurs et les classes populaires, pendant que sous prétexte de « plans de relance », l’État file un « pognon de dingue » aux grandes entreprises du CAC40. Quant aux services publics les plus essentiels, transports, hôpitaux, écoles, le gouvernement les laisse se dégrader, voire les détruit consciencieusement.

À nous de renverser la table en imposant la hausse générale des salaires, en allant fourrer nous-mêmes notre nez dans les livres de comptes des patrons, pour voir où vont l’argent des aides publiques et les bénéfices qu’ils font sur notre dos.

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