L’Arménie et les États-Unis viennent d’entreprendre des exercices militaires conjoints. Baptisés Eagle Partner (Partenaire de l’Aigle) ils visent officiellement à « augmenter le niveau inter-opérationnel » des forces américaines et arméniennes. 85 soldats américains vont s’entraîner aux côtés de 175 soldats arméniens dans les centres de formation Zar et Armavir situés près de la capitale. Si les effectifs concernés sont modestes, c’est plutôt le symbole qui est important. Washington profite de la frustration grandissante de l’Arménie à l’égard de son allié traditionnel russe pour prendre pied dans la région. Le gouvernement arménien dénonce en effet l’incapacité de la Russie de le soutenir face à l’Azerbaïdjan, notamment le manque d’engagement des forces de maintien de la paix russes dans le conflit opposant les deux voisins, et plus particulièrement leur refus d’obliger les soldats azéris à débloquer le corridor de Larchine, unique route reliant l’Arménie au territoire du Nagorny-Karabakh, enclave arménienne au sein de l’Azerbaïdjan. Moscou a protesté contre ces exercices militaires et le Kremlin a convoqué l’ambassadeur arménien. Mais, enlisé dans sa guerre en Ukraine, Poutine ne peut émettre que des protestations symboliques. Et pendant ce temps l’impérialisme américain avance ses pions… et pas seulement en Europe.
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