Le quotidien de Johannesburg The Daily Maverick a publié un reportage glaçant sur la chasse aux étrangers à laquelle se livrent des groupuscules xénophobes dont le plus important est le Mouvement Dudula, terme qui signifie en langue zouloue « forcer » ou « pousser », sous-entendu dehors. Il s’attaque aux migrants venus des pays voisins, notamment du Zimbabwe et du Mozambique, et qui n’ont pas de papiers. Il les accuse de voler le travail des Sud-Africains et de ruiner le pays. Les discours xénophobes se sont aussi répandus dans la classe politique, notamment au sein du Congrès national africain, le parti fondé par Nelson Mandela, qui est actuellement au pouvoir. Le ministre de l’Intérieur, Aaron Motsoaledi, a promis de légiférer pour limiter le nombre de migrants dans les entreprises et celui de la Santé, Joe Phaahla, les a accusés d’être responsables du délabrement du système sanitaire. Bref, bien que dans ce pays les migrants persécutés et leurs persécuteurs partagent la même couleur de peau, la recette là-bas comme ici est la même : trouver des boucs émissaires faciles pour leur faire endosser la faillite du système.
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