À quoi servent les prisons ?

Selon une étude réalisée par deux statisticiennes du ministère de la Justice, 31 % des personnes sorties de prison sont à nouveau condamnées au cours de l’année suivante. Si on tient compte de celles et ceux qui ne se font pas prendre, le taux de récidive est beaucoup plus élevé. Il ne faut pas s’en étonner, la plupart des anciens détenus sont originaires des couches les plus pauvres et se retrouvent sans la moindre perspective. Il est déjà difficile de trouver un emploi, ça devient mission impossible quand on sort de taule. Sans compter l’aspect « école du crime » de la prison, où de jeunes primo-délinquants suivent des formations accélérées auprès de professionnels expérimentés. Le nombre de détenus n’a cessé d’augmenter au cours des dernières années pour atteindre 66 591 aujourd’hui. La délinquance n’a pas pour autant reculé, même si elle n’a pas non plus démesurément grossi comme le prétendent les démagogues qui réclament une répression toujours plus sévère. S’il y a des individus dangereux qui doivent être isolés de la société, la masse des détenus est composée de jeunes, dont beaucoup de petits dealers, qui n’auraient rien à y faire. Dans un autre système social, on pourrait envisager d’autres formes bien plus efficaces de réinsertion. Aujourd’hui, la prison a surtout pour fonction d’essayer de terroriser ceux d’en bas pour qu’ils ne dérangent pas trop ceux d’en haut.