Le 24 juin, la Cour suprême des États-Unis a voté l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade, déclarant ainsi l’avortement en dehors des droits constitutionnels. La Cour suprême revient ainsi sur cinquante ans de légalisation de l’interruption volontaire de grossesse au niveau fédéral. Cette décision permettra de rendre l’avortement illégal dans presque la moitié des États du pays, ce qu’ont fait le Missouri, le Dakota du Sud et l’Indiana le jour même de l’abrogation de l’arrêt. Le conservateur Samuel Alito avait rédigé en février le projet d’avis de révocation, soutenu en cela par quatre autres juges. Majoritaires, ils avaient en face d’eux trois juges nommés par des présidents démocrates, et le président de la Cour, John Roberts, républicain. C’est au bas mot la moitié des États du pays qui risquent dès aujourd’hui de priver des millions de femmes du droit d’avorter.
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USA : droit des femmes… 50 ans en arrière !
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La « droite chrétienne », qui regroupe des intégristes catholiques et protestants, est une mouvance politique liée au Parti républicain depuis les années 1980, lors de la campagne de Reagan qui ciblait un électorat religieux encore peu politisé. Les Républicains, sous la houlette de ce président, aussi ultra-libéral sur les questions économiques que conservateur sur les questions dites « de société », se sont vite appropriés les questions chères à cet électorat. On compte bien sûr l’hostilité à l’IVG, point
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L’Amérique latine a vu fleurir ces dernières années des mouvements féministes massifs qui ont débouché sur des assouplissements des restrictions concernant l’avortement, voire sa légalisation, comme cela a récemment été le cas en Argentine. Mais ces mouvements, à l’œuvre dans plusieurs pays (Chili, Uruguay, Pérou, Colombie, Argentine, Mexique), sont loin de se limiter à des manifestations en faveur de l’IVG. Ils s’étendent à l’ensemble des violences patriarcales, elles-mêmes liées aux politiques menées par les États qui accompagnent des dynamiques économiques alimentant un climat d’extrême violence.
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Ce qui menace le droit des femmes américaines à disposer librement de leur corps est un aspect seulement d’une dynamique réactionnaire qui dépasse de bien loin les seules frontières des États-Unis. Fin 2020, en pleine crise sanitaire qu’il n’a ni su ni voulu gérer convenablement, le PiS (Droit et justice), parti ultra-conservateur et catholique aux manettes du gouvernement polonais, faisait passer une loi qui interdit l’avortement même en cas de grave malformation du fœtus. C’est ce qui donne à la