Le 16 août, c’est sous ce slogan que se sont rassemblés des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers selon certains (une marée humaine) de manifestants à Minsk – capitale de la Biélorussie – avec fleurs, ballons et drapeaux « blanc-rouge–blanc ». Le mouvement de contestation a commencé avant l’élection présidentielle du 9 août dernier, parce que le président-dictateur en place, Alexandre Loukachenko, a invalidé des candidatures rivales pour ne finalement tolérer que la femme de l’un d’entre eux, Svetlana Tsikhanovskaïa ; et le mouvement a surtout explosé à l’annonce des résultats (80 % pour Loukachenko, 10 % pour sa rivale) considérés comme de toute évidence truqués. Et la vague ne semble pas devoir s’arrêter malgré le froid et le chaud soufflés alternativement et hâtivement par celui qui s’accroche au pouvoir depuis 1994 : dure répression (des milliers d’arrestations et deux morts) s’accompagnant de signes d’apaisement brouillons. Qui ni l’une ni les autres n’ont calmé la colère. Au contraire, la contestation s’étend sur l’ensemble des villes du pays et – fait spectaculaire – la classe ouvrière a surgi sur la scène. Un grand nombre d’entreprises, dont d’importantes, sont le lieu d’assemblées où les représentants de la direction et du pouvoir se font huer, et sont surtout le lieu de grèves.