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Accueil > Éditos de bulletins > 2004 > avril > 26

Contre les attaques sur la Sécu,faisons du 1er Mai un premier avertissement

Sur la santé, ce ne sont pas les gros chiffres qui manquent en ce moment. Le plus cité, celui que répètent sur tous les tons les membres du gouvernement, c’est le montant de ce qu’ils appellent le « trou » de la Sécurité sociale : 10 milliards d’euros.

Mais il y a une autre somme dans l’actualité. C’est celle que le géant pharmaceutique Sanofi-Synthélabo a proposée pour racheter son concurrent Aventis. Soit 48 milliards d’euros.

Pas assez cher ! a d’ailleurs répondu Aventis. Qu’à cela ne tienne : Sanofi a remis quelques milliards sur la table. La nouvelle offre s’élève à plus de 54 milliards. A ce prix-là, les gros actionnaires se laisseraient paraît-il convaincre d’accepter le rachat.

La comparaison de ces chiffres en dit long. Le déficit de l’assurance maladie nous est présenté comme « abyssal » ? C’est cinq fois moins que ce que les trusts ont les moyens de se jeter au visage dans leur jeu de Monopoly capitaliste ! !

Tout les discours sur les finances de la Sécu sont en réalité faits d’intox, d’omissions, de mensonges. Rappelons d’abord que le fameux déficit de la Sécu, 2,3 %, est en réalité modeste, beaucoup plus modeste en tout cas que celui du budget de l’Etat (20 %). En outre, le gouvernement et ceux (ils sont nombreux) qui font chorus, ont le culot de prétendre que le déficit serait dû à des dépenses excessives. Mais l’accès de tous aux soins, aux meilleurs soins, c’est un droit élémentaire ! Les progrès de la médecine permettent de vivre mieux et plus longtemps ? Il n’y a qu’une société malade du capitalisme qui puisse considérer cela comme un problème.

La propagande gouvernementale est non seulement cynique, mais mensongère. Ce qu’elle ne dit pas, c’est que la part patronale dans le financement de l’assurance maladie est passée de 54 % en 1989 à 43 % aujourd’hui. La somme des exonérations de charges accordées, au fil des ans, par les gouvernements de gauche et de droite, a représenté en 2003 un manque à gagner de 20 milliards d’euros. C’est-à-dire deux fois le « trou » !

Raffarin veut augmenter encore, avec la CSG, les prélèvements sur nos salaires ? Pas question. S’il y a un déficit dans les comptes de l’assurance maladie, que les patrons paient. Ce ne serait même pas une avancée d’ailleurs, mais un simple retour à une situation antérieure, puisqu’il y a dix ans, les exonérations de cotisations patronales étaient six fois moins élevées. Les énormes profits patronaux montrent qu’ils n’y aurait pas à chercher très loin les moyens nécessaires. Et ce n’est pas la débauche de milliards de l’affaire Aventis/Sanofi qui montrera le contraire.

Face à l’attaque gouvernementale, annoncée depuis longtemps, la gauche, Parti socialiste en tête, mais aussi les directions syndicales, exigent… de discuter. Mais c’est exactement ce que veut le gouvernement ! Le nouveau ministre de la Santé Douste-Blazy a lancé lui-même une grande campagne de concertation. Partis et syndicats sont tous invités au « dialogue social » pour « sauver la Sécu ». Ca coûte tellement peu cher au gouvernement d’amuser ainsi ses prétendus interlocuteurs ! Pendant ce temps-là, il donne ses coups de hache exactement au moment et à la façon dont il l’avait prévu. Dialoguons, dialoguons ! On a jusqu’en juillet. Après, la bande de Raffarin compte bien faire voter sa « réforme ». Quant aux « partenaires sociaux », ils pourront partir en vacances.

C’est là en tout cas le scénario Chirac-Raffarin-Douste-Blazy. Mais il pourrait y en avoir un autre. Cela ne dépend que de nous.

Le monde du travail a les moyens de faire renoncer le gouvernement ! Il l’a bien fait en 1995 quand c’était Juppé qui menait l’offensive contre la Sécu. Aujourd’hui comme alors, le seul moyen de l’emporter, c’est un mouvement d’ensemble. Il faut le préparer, maintenant.

Le 1er Mai pourrait être un début. Samedi prochain, il faut être nombreux dans la rue pour lancer un premier avertissement aux casseurs de Raffarin III.

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