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Accueil > Éditos de bulletins > 2015 > juin > 29

La barbarie à deux faces

Vendredi dernier, en Isère, un salarié tentait de faire exploser une usine de gaz industriel, après avoir décapité son patron et exposé sa tête sur un grillage. Le même jour, à Sousse en Tunisie, un étudiant tirait à la kalachnikov sur les touristes, faisant 38 morts et au Koweit un kamikaze se faisait exploser dans une mosquée chiite, tuant 27 personnes. Les instigateurs directs ou indirects de ces actes odieux veulent semer la peur et la haine entre communautés dans les populations des pays concernés et au-delà.

Ici, en France, le gouvernement parlait d’état d’alerte maximale. Soit. Mais dans le même temps, il faisait voter sa loi sur le renseignement, en légalisant l’espionnage tous azimuts. Alors que le Patriot Act, aux États-Unis, a déjà montré que la surveillance généralisée de tout un chacun − la société Big Brother − n’est guère efficace contre les actes terroristes, mais s’en prend d’abord aux libertés élémentaires. En France, jusqu’ici, il était déjà possible de prélever l’ADN des militants les plus combatifs, tel Xavier Mathieu de Continental ; et si on les mettait déjà illégalement sur écoute, c’est désormais légal.

Des causes et des effets

Du point de vue qui est le nôtre, celui de la défense des exploités, des opprimés partout dans le monde, il ne s’agit ni de se diviser selon les origines, les religions, ni de s’entre-regarder avec suspicion, mais de comprendre pourquoi quelques émirs autoproclamés réussissent à envoyer mourir des disciples fanatisés en tuant le maximum de gens autour d’eux. Pourquoi un tel déferlement de violence aveugle. Jaurès disait jadis que le capitalisme porte en lui la guerre, et plus généralement pouvons-nous dire la haine, comme la nuée porte l’orage.

Ce sont tout d’abord les guerres impérialistes, menées par des pays qui prétendent jouer le rôle de gendarmes du monde, en fonction de leurs intérêts économiques, qui ont causé la prolifération des groupes armés se réclamant de l’islamisme. Les États-Unis avaient déclenché les guerres d’Afghanistan et d’Irak en réponse aux attaques terroristes du 11 septembre 2001. Non seulement ce sont les populations qui ont été victimes de ces offensives, mais aujourd’hui ces pays sont en proie à la guerre civile. Tout comme l’est la Libye, après l’intervention franco-anglaise. Les attentats sont quotidiens dans ces pays et particulièrement meurtriers. En Irak et en Syrie, l’hostilité entre sunnites et chiites, après avoir été instrumentalisée par le gouvernement américain, est aujourd’hui un des fondements de Daech. En Tunisie, ceux qui tentent de semer la terreur profitent du reflux du mouvement révolutionnaire qui a causé la chute du dictateur Ben Ali. De ce point de vue, l’impérialisme et l’islamisme radical poursuivent les mêmes buts : la mise en coupe réglée de la population, en utilisant tous les préjugés pour diviser les opprimés entre eux.

De Charleston à Paris

Les pays riches n’échappent pas à la règle. La tuerie de Charleston, aux États-Unis, lors de laquelle un jeune « suprématiste » blanc est entré dans une église pour tuer le plus de Noirs possible, n’a pas été qualifiée d’acte terroriste par les media, mais cet acte visait pourtant à semer la terreur parmi la population noire. Le racisme joue de longue date un rôle dans le maintien de l’exploitation capitaliste.

La France n’est pas plus un pays d’harmonie et d’égalité : la population d’origine étrangère y est montrée du doigt, même quand il s’agit de la deuxième ou la troisième génération. L’actuel gouvernement n’hésite pas plus que le précédent à encourager le racisme, en faisant la chasse à des immigrés sans logis, pour mieux cacher sa responsabilité en matière de hausse du chômage et de la misère. Sans parler du Front National qui fait feu de tout bois.

Face à tous ceux qui sèment la division et la haine, dans l’intérêt des plus riches, prolétaires de tous les pays, de toutes les origines, unissons-nous à travers la lutte contre le capitalisme et son système d’exploitation !

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