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Accueil > Éditos de bulletins > 2008 > mars > 17

Et maintenant, passons aux choses sérieuses…

Ce second tour des municipales est incontestablement une claque pour la droite et Sarkozy. Ce qui fait toujours plaisir.

La gauche traditionnelle parle d’un « raz-de-marée », car elle rafle en effet la grande majorité des villes et des départements (les cantonales ont eu lieu en même temps). Mais en termes de voix, la gauche ne l’emporte globalement que par 49 % des suffrages, contre 47,5 % à la droite. Pour relativiser encore ces résultats, il faut noter que le taux d’abstentions à ce deuxième tour, 33,54%, est encore plus fort qu’au premier, du jamais vu paraît-il depuis 1959 ! Décidément, si la droite se prend une baffe, difficile de prétendre que le PS a suscité l’enthousiasme des foules…

Il faudrait, il est vrai, qu’il propose bien autre chose pour emporter une franche adhésion populaire.

Une tranquille cohabitation

Les résultats de la gauche aux municipales et aux cantonales ont permis au chef du PS, François Hollande, de déclarer que « la gauche sera dans une certaine mesure au pouvoir, mais au pouvoir dans les villes et les départements », en oubliant d’ailleurs de préciser qu’elle l’est déjà dans les régions depuis 2004, puisqu’elle en détient 20 sur 22. Eh oui : en fait, nous vivons une forme de cohabitation entre la droite et la gauche. A Sarkozy le bling-bling présidentiel et la déferlante des « réformes » anti-populaires, et à la gauche la tâche de les gérer au niveau des régions, des départements et des villes grandes ou petites ! Ce qu’elle fait sans rechigner.

Car il faut bien se rendre compte qu’au niveau local, départemental ou régional, la gestion des élus de droite ou de gauche n’est guère différente, ni en matière de rénovations urbaines qui se font au détriment des plus pauvres, de subventions aux entreprises, de transports, de fiscalité etc., comme le relevait d’ailleurs une enquête nationale du journal Le Monde de samedi dernier. De toute façon, les pouvoirs des municipalités se réduisent à gérer tant bien que mal les décisions prises centralement par la bourgeoisie et le patronat, en faveur des riches et au détriment des plus modestes.

La mobilisation des salariés, la gauche se garde bien d’en parler

Et qu’est-ce qu’elle propose, cette gauche qui se vante au soir des élections d’être « dans une certaine mesure au pouvoir » ? L’ancien premier ministre socialiste, Laurent Fabius, par exemple, se contente de dire très gentiment : « Si le gouvernement est lucide et honnête, il faut qu’il réoriente sa politique ». Attendre de Sarkozy qu’il soit lucide et honnête ! Sans compter que le même Fabius se garde bien de dire en quoi il faut réorienter ladite politique. Lui-même, comme ses collègues socialistes, se dit en fait pour les prétendues « réformes » gouvernementales, à la seule condition, et la formule est vague à dessein, qu’elles soient « justes », comme si l’on pouvait maquiller la scélératesse de tout ce chantier législatif mis en œuvre contre les retraites, le droit du travail, les acquis des salariés, l’éducation publique et le reste, de façon plus juste.

L’urgence de l’heure, 40 ans après mai 68

S’il y a quelque chose de vraiment de bon augure, dans ces dernières élections, ce n’est pas tellement le fait que la gauche puisse crier victoire, pour en somme gérer la politique de la droite. C’est plutôt les scores relatifs de l’extrême gauche qui au premier tour a souvent totalisé, là où elle se présentait, plus de 5 %, et même en bien des endroits plus de 8 et 10 %, non pas sur de fausses promesses, mais en en appelant à la combativité des travailleurs.

Ce mardi 18 mars, les profs, parents d’élèves et élèves font grève et manifestent contre les suppressions de postes. Les semaines précédentes, des salariés de différentes entreprises ont fait grève pour les salaires. La vraie sanction contre Sarkozy et sa politique, elle viendra de la généralisation des grèves et des manifestations de rue pour les salaires, les retraites, contre les licenciements et la précarité. Elle viendra, d’un nouveau mai 68, qui mettrait de toutes autres réformes à l’ordre du jour, celles qui annoncent une véritable révolution dans les rapports de force entre la bourgeoisie, le patronat et ses représentants gouvernementaux d’un côté, et le monde du travail de l’autre.

Réactions à cet article

  • Certes, il serait indispensable qu’un fort mouvement social s’enclenche le plus rapidement possible, car les revendications ne manquent pas : précarité du travail accentuée, salaires stagnant(pour ceux qui ont la chance de travailler), chômage toujours aussi important, mal-logés, pauvres de plus en plus pauvres, sans-papiers, etc,etc...Malheureusement, nous savons que les centrales syndicales ne lanceront pas de mouvements car ce sont des organisations réformistes et ça fait bien longtemps qu’elles envisagent seulement des réformes et non pas un changement radical de société.Si on ne peut compter sur les syndicats, les partis d’extrême-gauche se doivent de jouer le rôle de « locomotive » de ce mouvement. Comment me direz-vous ? Malgré les effectifs restreints des réunions publiques, des campagnes d’affichage sur le thème de mobilisations à venir, des rencontres à la sortie des entreprises ou dans les quartiers populaires (pour voir la possibilité de mobilisations des travailleurs, des immigrés, ...) doivent être envisagées, organisées par l’ensemble des partis se disant révolutionnaires. Ce n’est quand procédant ainsi il me semble qu’on pourra faire bouger les choses ; sinon, nous risquons de tourner en rond.

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    • le parti revolutionnaire n’existe pas encore il n’y a seulement que des organisations révolutionnaires et c’est tout un parti ne voit son émergence que dans le mouvement des masses grace a ce mouvement des masses et les syndicats ou l’on retrouve l’immense majorité des travailleurs conscients serviront de leviers le moment venu car justement on y retrouve aussi des militants politiques qui devront organiser la riposte. Un syndicat est un moyen pas un fin tous les travailleurs conscients le savent les bureaucrates n’ont qu’a bien se tenir.

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  • Sans même parler de révolution,il est de plus en plus évident que les centrales syndicales non seulement ne défendent plus les conditions de vie des travailleurs,mais même s’opposent à tout ce qui ressemble à la lutte de classe.Ce qui s’est passé ces derniers mois en Pologne,où diverses grèves ont éclaté,en est une nouvelle illustration. D’une part,ces grèves ont été impulsées par des organisations indépendantes des grandes centrales,ces dernières ayant brillé par leur passivité,ce qui,selon les observateurs,peut expliquer leur discrédit grandissant. D’autre part,lors de la grève des mineurs de Budryk(Silésie),le syndicat Solidarnosc,en jouant les briseurs de grève,et le syndicat des mineurs ZZG se sont opposés au mouvement. Solidarnosc a aussi demandé à l’Etat de réduire les possibilités d’action des petites formations,souvent les plus radicales,qui avaient soutenu le mouvement.

    Les travailleurs français,comme les travailleurs polonais,doivent se préparer à faire face à ces manoeuvres,à vaincre les sabotages par leur lutte de classe,à se montrer solidaires de leurs camarades,comme l’ont fait les mineurs venus protéger des infirmières (en grève)contre les forces de l’ordre.

    Travailleurs polonais,travailleurs français,travailleurs de partout,mêmes combats !

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