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Accueil > Éditos de bulletins > 2006 > décembre > 4

De fracture sociale en rupture tranquille... Qu’ils se cassent donc tous !

Le secret de polichinelle a donc été officiellement levé. Nicolas Sarkozy est candidat aux élections présidentielles ! Il a même son slogan de campagne : la rupture tranquille (histoire de plagier et s’opposer à la « fracture sociale » de Chirac).

Mais qui veut-il donc tranquilliser ?

Ses amis ? Les milliardaires, nos exploiteurs ?

Car on ne peut pas dire que ses potes habitent les banlieues ou travaillent à la chaîne.

Membre honoraire du Rotary Club, il y côtoie les grands capitalistes du pays. Deux des plus grands patrons français, Martin Bouygues et Bernard Arnault, étaient d’ailleurs les témoins de son mariage. Récemment, il s’est encore fait acclamer devant le parterre patronal de l’université d’été du MEDEF en affirmant qu’il allait sérieusement limiter le droit de grève.

Alors quand il nous assure, lors de l’émission « A vous de juger », jeudi dernier, qu’il entend défendre « la possibilité pour les salariés d’avoir un meilleur salaire et plus de pouvoir d’achat  », il prend les travailleurs pour des billes.

Car Sarkozy, on le connaît. De trop même ! Sans parler de sa déjà longue carrière de politicien depuis 25 ans, on vient de le voir à l’œuvre, au gouvernement depuis cinq ans.

Président de l’UMP, il est à la tête du parti qui orchestre depuis des années la dégradation des conditions de vie des travailleurs et qui vient de voter un budget qui consacre 26 milliards d’exonération de cotisations sociales aux entreprises. Ministre de l’Intérieur sous Raffarin puis de Villepin, il n’a eu de cesse de faire de grandes démonstrations musclées qui n’ont rien changé à la vie quotidienne des quartiers populaires, rendant juste la présence policière plus visible et insupportable. Ministre de l’économie, il a imposé des baisses d’impôts qui ont profité à 80% aux revenus les plus élevés.

Et c’est cet homme qui vient aujourd’hui avec des trémolos dans la voix (pour tenter de rafler les nôtres de voix) nous promettre « la promotion sociale, la possibilité de devenir propriétaire de son logement, d’avoir pour ses enfants une meilleure école » ! Quelle rigolade !

D’ailleurs que propose-t-il réellement ?

La possibilité de devenir propriétaire de son logement ? Oui... grâce à des prêts hypothécaires. En d’autres termes, on pourra s’acheter un appartement dans sa tour HLM délabrée, payer pour chacune des réparations à faire dans l’immeuble, s’endetter à vie au risque de tout perdre... et tout cela, bien sûr, si on ne fait pas partie des 10% de salariés à temps plein touchant moins de 1 005 €, si on n’est pas à temps partiel, si on n’est pas l’un des 7 millions de pauvres que compte ce pays. Mais en matière de logement social, Sarkozy en connaît un rayon, puisque la ville de Neuilly dont il a été maire, est celle où le quota de logements sociaux est le plus faible de France.

La possibilité d’avoir un meilleur salaire ? Oui, grâce à Sarkozy ce sera possible... en travaillant plus, car « le travail libère l’individu ». Tant pis pour ceux qui auront « le droit » de se crever 50 heures par semaine ou plus pour boucler leurs fins de mois ! Tant pis pour les chômeurs, à qui cela n’ouvre pas de perspective de trouver un travail alors qu’on annonce déjà la baisse des aides sociales ! Et tant mieux pour les patrons puisque cette mesure sera assortie d’une exonération de charges sur ces heures sup et d’une facilitation au licenciement ! Et pour mieux « libérer l’individu » Sarkozy prône le contrat unique, le CNE pour tout le monde !

Des économies de l’Etat ? Pas en réduisant le budget de l’armée, mais en réduisant le nombre des emplois de fonctionnaires, ce qui aboutirait à accroître encore le nombre des chômeurs et à la dégradation des services publics.

A part ça, tout pour les riches : des exonérations sur les droits de succession, la diminution de l’impôt sur la fortune, la défiscalisation des emplois à domicile...

Des mots creux pour les travailleurs, beaucoup de mesures anti-ouvrières et de multiples cadeaux au patronat, Sarkozy est bien le représentant et le candidat de nos ennemis.

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