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Accueil > Les articles du site > Il y a 100 ans, le congrès de Tours : la naissance du Parti communiste

Un soutien actif à la lutte anticoloniale

Mis en ligne le 19 janvier 2021 Article Politique

La prise de position anticoloniale du Parti communiste fait partie des ruptures marquantes avec la SFIO. Dans l’Internationale communiste, les partis des pays dont la bourgeoisie possède des colonies ou opprime des nations sont tenus de dénoncer cet impérialisme et de soutenir, non en paroles mais en fait, tout mouvement d’émancipation dans les colonies.

En 1922, la SFIC crée l’Union intercoloniale, chargée de la rédaction du journal Le Paria, organe des peuples opprimés des colonies, envoyé clandestinement dans les colonies. En France, le PC mène des campagnes dénonçant le racisme et la colonisation. Contre le pillage des ressources et le quasi-esclavage des peuples coloniaux, le PC soutient ouvertement l’indépendance des colonies. Il ne s’agit pas que de solidarité, mais d’une lutte commune qui affaiblit l’impérialisme et aide à l’émancipation du prolétariat français.

En France, le PC organise aussi les travailleurs issus des colonies autour de revendications d’égalité politique et sociale. Certains sont mis en avant dans les congrès et meetings, ou encore à l’occasion des élections, comme Abdelkader Hadj Ali, quincailler algérien, candidat communiste aux législatives de 1924 ou Nguyên Ai Quôc (futur Hô Chi Minh) aux municipales de 1925.

Le parti doit cependant s’opposer à ses militants d’Algérie, recrutés principalement parmi les Européens, qui estiment que les « indigènes » ne peuvent s’émanciper du fait de leur « ignorance » et dont Trotski dira qu’ils gardent une « mentalité de possesseurs d’esclaves ». Le PC parvient pourtant à se lier à des militants nationalistes algériens, participant à la création de l’Étoile nord-africaine. En 1925, il soutient activement les troupes d’Abdelkrim dans la guerre du Rif, organisant une campagne pour la défaite de l’impérialisme français, appelant à la désertion et à une journée de grève de solidarité (même si c’est déjà avec quelques déformations bureaucratiques, bluff et sectarisme, que critiquent les opposants à la stalinisation [1]).

Avec la stalinisation, le discours anticolonial ne disparaît pas immédiatement, mais il passe au second plan, en particulier lorsque l’URSS se cherche des alliés contre l’Allemagne nazie au sein des démocraties occidentales. Il ne faut plus froisser les dirigeants de la bourgeoisie.

É.G. et M.S.


[1Voire notamment la « lettre des 250 » adressée à l’Internationale : https://www.marxists.org/francais/4....

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