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Tract diffusé à la fête de Lutte Ouvrière à propos de la suspension de la fraction de LO

4 juin 2008

Un programme immédiat

La situation sociale et politique suggère sérieusement un nouveau mai… 2008. 40 ans après, et 2 millions de chômeurs et 6 millions de précaires plus tard, une bourrasque révolutionnaire serait parfaitement d’actualité. Plus âpre et plus profonde qu’en 68 cette fois. En tout cas, on ressent le même ras-le-bol politique et social, et pas seulement en France. D’ailleurs, comme en 1967 relèvent les commentateurs, on assiste à des signes précurseurs « inquiétants » : un regain des grèves pour les salaires, y compris chez les catégories les plus exploitées et les moins protégées ; encore et toujours des lycéens dans la rue ; des travailleurs sans-papiers qui relèvent la tête… Et une radicalisation des sentiments populaires, sans que cela profite, pour cette fois, à l’extrême droite. Il n’est pas au pouvoir des minorités révolutionnaires de déclencher des événements révolutionnaires. Ni même le plus souvent de les pressentir ou de les prévoir. Cela dit, certaines choses ont changé depuis 1968. Les organisations comme LO et la LCR, et dans leur sillage tous ceux qui se réclament de l’extrême gauche, ont acquis un crédit populaire (dans la même mesure où la gauche traditionnelle s’est discréditée) qui fait des révolutionnaires, au-delà de leurs désaccords, une force politique. Les luttes existent. Mais les appareils traditionnels du mouvement ouvrier s’acharnent à faire en sorte qu’elles restent localisées, dispersées, sectorielles… et forcément impuissantes. Il appartient aux révolutionnaires de militer pour une mobilisation de l’ensemble des salariés et de la jeunesse susceptible de mettre sérieusement en danger le pouvoir en place, pour un programme subversif à court terme qui redonnerait confiance, espoir et véritablement conscience de sa force au monde du travail. Un programme de coordination des luttes, de leur convergence et de leur généralisation. Un programme capable de transformer chaque épreuve de force locale en événement politique national. Bref, à faire en sorte que chaque gréviste, chaque manifestant, pour son salaire, son emploi, les effectifs de son usine ou sa branche, la régularisation de sa situation… sente qu’il fait partie d’une seule et même classe en train de passer à l’offensive.


Pourquoi la Fraction ? Pourquoi la « suspension » ?

La Fraction l’Etincelle de Lutte Ouvrière est née formellement en mars 1996. Les premières divergences au sein de LO sont apparues en 1989-1990. Cristallisées, elles ont peu à peu expliqué la constitution d’une tendance qui partageait (et, devenue Fraction, partage toujours) pour l’essentiel les bases programmatiques de Lutte Ouvrière, communistes internationalistes trotskystes, et ses buts immédiats ou à long terme, la constitution d’un parti ouvrier révolutionnaire en France et d’une nouvelle internationale communiste dans le monde.

Le monde change…

En 1989-1990, sous la houlette de Gorbatchev, puis Eltsine, et avec le consensus de la bureaucratie à laquelle ils appartenaient, l’URSS basculait dans le camp de l’impérialisme. Les dirigeants des nouveaux Etats nés de l’éclatement de « l’empire soviétique », par une série de choix politiques, législatifs et institutionnels, restauraient la propriété privée des moyens de production. Ils dissolvaient l’URSS et balayaient ce qui en faisait un « Etat ouvrier dégénéré » tel que l’avait qualifié Trotsky en son temps.

Cette contre-révolution, qui a tourné une page de l’histoire non seulement de l’URSS mais du monde, a changé le paysage qui pendant près de 70 ans avait coupé la planète en deux camps, celui de l’impérialisme et celui issu de la révolution russe (même si c’était depuis longtemps une révolution trahie). La révolution prolétarienne est plus que jamais à l’ordre du jour, mais c’est dans un contexte bouleversé. C’est cette analyse que nous avons proposé à LO qui l’a refusée pour, contre toute réalité, soutenir que nous avions toujours en Russie un Etat ouvrier dégénéré (ce serait même encore le cas, même si la direction de LO évite maintenant depuis des années de se prononcer ?).

… il recule même…

Une querelle sur les seules étiquettes n’aurait eu aucun intérêt et probablement aucune conséquence. Mais la direction de LO ne pouvait pas échapper complètement à la réalité et ne pas constater les conséquences de la disparition de l’URSS dans le monde (dégringolade, voire disparition des partis staliniens, rabibochage avec l’impérialisme de courants nationalistes dits « progressistes »).

Elle en vint à conclure que nous étions entrés dans une « période de recul » ; que celle-ci réduisait pour un temps indéterminé les possibilités d’intervention comme de recrutement des révolutionnaires, y compris au sein de la classe et jeunesse ouvrières. Et à en déduire que LO devait se replier sur elle-même («  sporuler  » ?), développer un sectarisme accru tant en interne que vis-à-vis des autres groupes d’extrême gauche et surtout un scepticisme grandissant à propos des possibilités d’intervention dans la lutte de classe.

… mais LO ne bouge pas !

Celui-ci aurait dû être remis en cause par les événements de 1995, une année plutôt faste sur le plan social et politique pour l’extrême gauche et tout particulièrement Lutte Ouvrière. Arlette Laguiller dépassait les 5 % aux élections présidentielles, sur fond de luttes grévistes dans le privé, en particulier à Renault. Une grève générale des services publics entraînés par les cheminots, comme on en avait rarement connue, déferlait à l’automne !

Rien de tout cela n’amena LO à reconsidérer la situation et ses tâches. L’appel au parti lancé par Arlette Laguiller ne s’accompagna d’aucune tentative d’associer les autres groupes d’extrême gauche à l’initiative ; d’aucune critique de l’intervention des syndicats dans les mouvements sociaux de l’année, par exemple de l’appel de Bernard Thibault à la reprise du travail, après un « deal » avec le gouvernement, dans le dos des grévistes et des militants CGT eux-mêmes. Au point que le congrès de LO qui avait pourtant dû être repoussé de plusieurs semaines pour cause de grève, vota un texte minimisant la combativité ouvrière, écrit avant les grèves elles-mêmes !

Socle commun, mais identité politique propre…

Cette évidente contradiction amena, au début 1996, la direction non à entamer un débat avec les camarades critiques mais à déplacer les discussions sur le terrain disciplinaire et à exclure sous différents prétextes près d’une dizaine de camarades. C’est alors que la minorité demanda des droits de fraction, c’est-à-dire à former un groupe autonome qui mène sa propre politique quand les divergences avec celle de LO sont trop importantes mais qui continue à partager le programme et les buts fondamentaux de LO.

  • Priorité à l’implantation politique dans les entreprises, entre autres par le regroupement de travailleurs autour de bulletins réguliers (des bulletins « l’Etincelle » existent là où la collaboration n’a pas été possible avec la majorité, de son fait), et intervention systématique dans les luttes pour les unifier et aider les travailleurs à se donner une direction non soumise aux seules bureaucraties syndicales.
  • Politique d’indépendance absolue à l’égard des partis dits de gauche, PS et PC, y compris dans les campagnes électorales. De 1973 à 2007 (les récentes municipales de 2008 rompant avec cette exigence), LO a toujours présenté dans la limite de ses forces, ses propres candidats en même temps qu’un programme pour les travailleurs.
  • Fermeté politique à l’égard des autres courants trotskystes, mais aussi conviction d’appartenir à une même famille politique, d’être une fraction «  d’un même futur parti révolutionnaire  »,d’où la recherche permanente de contacts, d’activités et de l’intervention commune. Insistance non seulement sur le recrutement mais aussi la transmission d’un bagage militant et politique, héritage du mouvement communiste révolutionnaire trotskyste, aux nouvelles générations.

…pour garder le cap

Ce capital a conduit majorité et minorité de LO à se retrouver bien souvent sur un même terrain, par exemple quand il s’est agi en 2002 de résister aux pressions du Parti socialiste, et avec lui de toute la gauche, voire d’une partie de l’extrême gauche, en faveur du « vote Chirac », sous le prétexte de barrer la route à Le Pen.

Mais c’est aussi ce même capital qui a conduit la Fraction à rechercher discussion et travail commun avec des camarades d’autres groupes trotskystes. Par exemple avec ceux de la tendance « Révolution ! » de la LCR, avec qui nous avons commencé la revue  Convergences Révolutionnaires , devenue au bout de trois ans celle de la seule Fraction… du fait du renoncement de ces camarades. Un échec ? Ou plutôt la preuve qu’il est possible à deux courants trotskystes de traditions différentes de rédiger ensemble une revue de qualité destinée à un public ouvrier ?

C’est toujours ce même capital qui nous a permis en 2001 d’impulser avec des camarades de la LCR, à partir de travailleurs LU-Danone sympathisants des deux organisations, une tentative de riposte à la vague de licenciements. La direction de la CGT s’en étant finalement détournée et le soutien de LO comme de la LCR ayant été limité, cette tentative n’a pas été plus loin qu’une manifestation à Paris, de 20 000 personnes, dont une partie venue des entreprises qui licenciaient à travers tout le pays. Ce fut pourtant, hélas, la seule de cette ampleur sur deux décennies.

C’est enfin ce même capital qui, ces dernières années, a conduit la Fraction à s’opposer à la complaisance croissante de LO à l’égard de la gauche : appel au vote « non » au référendum de 2005 sur la constitution européenne, appel à voter pour Ségolène Royal au second tour de la présidentielle de 2007, suivi de la désastreuse quête d’une place sur des listes de gauche PC ou PS, avec soutien inconditionnel au programme électoral de ces partis, aux dernières municipales de 2008.

Suspendus, peut-être exclus…

Ces municipales ont donc été le prétexte pour la « suspension » de la Fraction. Discipline non respectée, affirme la direction de l’organisation qui reproche à des conseillers municipaux élus en 2001 sur la liste de LO de Wattrelos dans le Nord, dont l’ex-tête de liste qui avait rejoint la Fraction depuis, d’avoir constitué leur propre liste alors que LO cherchait au prix de toutes les concessions à rejoindre la liste du maire socialiste. Celui-ci l’a d’ailleurs finalement repoussée et obligée à constituer sa propre liste. L’échec de la politique de la majorité était donc patent, puisque finalement elle a dû faire la politique proposée dès le début par la Fraction.

On aurait pu croire que c’était finalement l’occasion de se réconcilier et de faire liste commune comme la Fraction l’a proposé. Ce fut au contraire le prétexte à exclure, au moins pour une année, cette dernière. Ainsi pour avoir eu raison trop tôt, nous voilà donc encore un peu plus écartés de LO : suppression des tribunes de la Fraction dans la presse de LO, interdiction de vendre la presse de LO, éviction des instances dirigeantes de LO des membres de la Fraction qui y siégeaient, éviction de nos camarades des réunions autour des bulletins LO d’entreprise, suppression de toutes les réunions communes à la Fraction et à la Majorité.

Le prochain congrès de LO, en décembre prochain, devra décider, non pas de notre avenir car nous sommes bien persuadés que celui-ci ne dépend que de nous-mêmes et de notre volonté à continuer à militer, du moins de nos liens futurs avec Lutte Ouvrière que nous continuons à souhaiter les plus étroits possible.

…mais pas perdus

Les aléas des choix politiques et organisationnels de Lutte Ouvrière bousculent certes la Fraction mais ne l’ébranlent pas. Nous savons qu’en politique, « qui s’y frotte s’y pique » ! Nous militons pour un futur parti des travailleurs, communiste et révolutionnaire, où nous comptons bien que tendances et fractions se frotteront et se piqueront… politiquement. C’est-à-dire ne tenteront pas d’écarter ou étouffer les camarades qui ont des divergences sous des motifs disciplinaires.

La Fraction l’Etincelle de Lutte Ouvrière, petit courant interventionniste et non sectaire rattaché au capital historique de Lutte Ouvrière, qui préserve le maximum d’attaches avec les autres, poursuit en tout cas son combat politique «  Pour la construction d’un parti des travailleurs, communiste et révolutionnaire » comme l’en-tête de sa presse d’entreprise l’affiche depuis 1996.


Notre groupe

La Fraction comprend une centaine de militants organisés, le double en comptant les sympathisants actifs. C’est peu certes, mais doit correspondre à environ 10 % des effectifs de LO. Alors pourquoi seulement 3 % des votes du congrès ? Parce que notre organisation refuse, malgré nos demandes répétées, de reconnaître comme membres de LO les trois quarts de ceux de la Fraction, c’est-à-dire tous ceux que celle-ci a recrutés depuis 12 ans. Qu’on se rassure cependant : ils sont bien sollicités pour contribuer à la réussite de la fête. Vous les trouverez donc appliqués à remplir ici, à l’égal de tous les camarades de LO, des tâches indispensables à cette réussite.


Pour un Nouveau parti anticapitaliste révolutionnaire

L’unité des groupes d’extrême gauche n’est pas faisable ni même avantageuse en tous temps. Il est des circonstances où les événements l’imposent dans les faits et l’action, comme en mai 68. Il en est d’autres où elle est souhaitable, en permettant par exemple à la génération qui vient de se politiser de rejoindre en nombre le militantisme révolutionnaire, bien au-delà des seuls petits groupes préexistants. C’est ainsi que Lutte Ouvrière, au sortir des événements de 68, avait proposé à tous les groupes « gauchistes » (trotskystes, anarchistes et maoïstes) de former un même parti. Proposition alors sans écho, vu les fantasmes triomphalistes de la LCR de l’époque, entre autres.

Hier et… aujourd’hui

LO, la LCR et d’autres, ces 40 dernières années, ont chacune occupé des niches militantes distinctes sans généralement se faire concurrence, ni même sans que les résultats de leurs interventions respectives puissent trancher entre leurs différends.

Mais faudra-t-il attendre qu’une situation exceptionnelle contraigne les différents groupes d’extrême gauche à se rassembler, au risque de s’y prendre un peu tard et d’avoir permis aux appareils discrédités de tirer leur épingle du jeu ? En réalité, entre le raz-de-marée révolutionnaire et l’étiage, il existe des situations intermédiaires offrant une opportunité de tenter de constituer une force politique commune permettant d’influencer effectivement le cours de la lutte de classe. Et il semble bien que nous soyons aujourd’hui dans une telle situation.

Politiquement, parce que la gauche traditionnelle s’est profondément discréditée, alors que l’extrême gauche recueille autour de 5 % de suffrages, voire 10 % et plus dans les quartiers les plus ouvriers, et cela depuis 13 ans. Et qu’il nous appartient donc de répondre à cette attente, et pas seulement au moment des élections. Socialement, parce que le déferlement des attaques anti-ouvrières exige une riposte d’ensemble que seuls les révolutionnaires proposent comme perspective à la classe ouvrière. Oui, la situation devrait pouvoir permettre l’apparition d’une force politique révolutionnaire influente au sein du mouvement ouvrier.

A chacun son nouveau parti ?

Lutte Ouvrière a tenté l’expérience en 1995, suite aux 5,3 % d’Arlette Laguiller aux présidentielles. Là aussi, il s’agissait de créer un nouveau parti… mais uniquement autour de LO, en espérant creuser la distance avec les groupes révolutionnaires concurrents, plus précisément la LCR. De fait, la tentative a vite tourné court.

En 2007, Olivier Besancenot prend le relais électoral d’Arlette. La LCR lance donc à son tour un appel « au nouveau parti », en prenant soin au préalable de proclamer qu’elle lance son Nouveau parti anticapitaliste (NPA) sans partenaire, c’est-à-dire avec la volonté de faire cavalier seul. Elle commet la même erreur que LO en 1995, et espère se passer de sa concurrente pour construire toute seule un parti plus large.

Au fil des mois suivants, Lutte ouvrière refuse d’envisager aux municipales l’alliance avec la LCR au prétexte que celle-ci tente de constituer un Nouveau parti anticapitaliste qui ne serait plus trotskiste. Un refus qui aboutit à ce que LO mendie l’alliance avec le PS et le PC !

Mais le PS, en l’occurrence, a été plus sectaire que LO (ou plus ferme sur ses principes !), et ne lui a concédé qu’à peine quelques dizaines d’élus supplémentaires. Qu’à cela ne tienne ! LO privilégie désormais l’apparition militante locale au motif que le militantisme d’entreprise deviendrait plus aléatoire. L’avenir dira si cela lui permet d’attirer plus de militants que la Ligue avec son NPA. Mais surtout, comme nous le craignons, si ce tournant confirme un infléchissement politique l’amenant de fait sur des positions aussi floues et ambiguës que celles… du NPA par exemple !

N’oublions pas le Parti des Travailleurs qui a lancé à son tour en novembre dernier (pour la énième fois il est vrai) un comité provisoire pour un nouveau « Parti ouvrier indépendant ».

Bref, à chacun son nouveau parti… bien à soi.

Plus large que les groupes existants ?

La Fraction a dit « chiche » à l’initiative de la LCR, en regrettant néanmoins que la Ligue ne s’adresse pas réellement à LO, tout en critiquant l’attentisme et le refus de celle-ci. Il est évident que la participation de Lutte Ouvrière à la constitution de ce nouveau parti en aurait d’emblée indiqué le profil politique révolutionnaire, sans les ambiguïtés dont il souffre actuellement.

La Ligue constatait l’absence de partenaire politique sur sa droite. Fort bien. Mais pourquoi ne pas avoir recherché, avec autant d’acharnement qu’elle en avait mis avec les comités anti-libéraux, des partenaires à l’extrême gauche cette fois ?

Du coup, la LCR en est réduite aujourd’hui à tenter de constituer ce Nouveau Parti Anticapitaliste uniquement autour d’elle (avec les exceptions marginales de groupes minoritaires comme le nôtre). Ce qui ne va pas sans bien des contradictions. Le NPA se construit uniquement avec la Ligue, mais sans la Ligue… qui a décidé de s’autodissoudre au fur et à mesure du processus. Ses délimitations politiques sont cependant celles… décidées par la Ligue, qui afin de cibler large a donc choisi d’en avoir le moins possible. Disparu le terme « révolutionnaire » sous prétexte qu’il ne garantit rien. Disparues les critiques des appareils syndicaux… Où pourra bien se situer le curseur de ce nouveau parti, entre une simple LCR qui change de nom (et aussi de programme, comme le souhaite depuis des années ses courants les plus droitiers) et un « bloc des gauches » où l’on retrouverait certes des « partenaires », mais bien à droite de l’extrême gauche ?

Pour notre part nous souhaitons et combattons pour un parti large mais révolutionnaire, non sectaire, intégrant les différentes tendances actuelles de l’extrême gauche, mais totalement indépendant de la gauche institutionnelle. Seul un tel parti est susceptible d’attirer tous ceux qui s’éveillent aujourd’hui à la conscience politique

Indépendant d’avec le PS et tous les appareils réformistes ?

La faiblesse actuelle de la classe ouvrière ne tient pas tant à son absence de combativité qu’à la dispersion de ses réactions que les directions syndicales entretiennent savamment, pendant que le Parti socialiste acquiesce carrément au contenu des « réformes » sarkozystes. Seuls les révolutionnaires poussent dans la direction du mouvement d’ensemble, seul susceptible de renverser les rapports de force.

Le véritable point d’achoppement actuel entre une politique révolutionnaire et celle des appareils, c’est précisément ce refus de centraliser les combativités locales ou sectorielles, cet acharnement à parcelliser et diviser les luttes des travailleurs comme de la jeunesse. Ce serait là aussi toute la différence entre un authentique parti révolutionnaire, et une simple formation « anticapitaliste » chapeautant gentiment diverses formes de contestations locales, sans contester centralement tous ceux qui font obstacle à la généralisation des luttes.

Les deux principales organisations d’extrême gauche – mais la plupart des plus petites aussi – avancent, séparément, le même programme et proposent au mouvement ouvrier les mêmes objectifs, et cela depuis des années, depuis que la LCR, avec Olivier Besancenot, a repris à son compte le « programme d’urgence » avancé par LO et Arlette Laguiller. Ces organisations révolutionnaires, toujours séparément, militent pour le mouvement d’ensemble, la grève générale, et appellent de leurs vœux un nouveau mai 68. Un nouveau parti révolutionnaire leur permettrait de défendre et de proposer ensemble cette orientation au mouvement ouvrier. De disposer d’une force politique nationale susceptible d’interpeller réellement les appareils traditionnels et d’initier une authentique politique de front unique pour la convergence des luttes et des mobilisations.


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