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Face à Macron et ses accents guerriers, réarmons nos luttes !

(Photo : Paris, 21 janvier 2024. Manifestation contre la loi Darmanin. Photothèque Rouge / Copyright : Martin Noda / Hans Lucas.)

Lors de son show télévisé la semaine dernière, Macron a fait assaut de blabla, d’autosatisfaction et d’appels du pied toujours plus francs à l’extrême droite. Il prétend combattre le Rassemblement national… en reprenant sa politique ! Pour un peu, il aurait entonné « Travail, Famille, Patrie », la devise du maréchal Pétain, à qui il avait d’ailleurs rendu hommage en novembre 2018…

Vers l’extrême droite, toute !

Son remaniement est à l’image de sa politique : un gouvernement de la bourgeoisie, par la bourgeoisie, pour la bourgeoisie. Non content d’avoir débauché la sarkozyste Rachida Dati pour le ministère de la Culture et la « républicaine » Catherine Vautrin, homophobe intégriste, pour le ministère du Travail et de la Santé, Macron a aussi bombardé ministre de l’Éducation Amélie Oudéa-Castéra, en plus du ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. Une véritable championne dans sa catégorie, car elle a réussi à braquer d’entrée de jeu profs et parents d’élèves, en affichant avec fausse candeur tout son mépris social pour l’école publique, bonne pour les pauvres, même dans le 6e arrondissement de Paris…

Réarmement, réarmement !

En dépit des bourdes les plus stupides et des casseroles judiciaires des uns ou des autres, ce nouveau gouvernement est bien plus qu’un simple ravalement de façade. Le discours guerrier de Macron et toute sa politique en témoignent.

Pour le volet « travail », Pôle emploi devient France travail, et depuis le 1er janvier, le refus à deux reprises d’un CDI suite à un CDD ou à une mission d’intérim peut entraîner la suspension des indemnités de chômage. Pour contraindre à accepter n’importe quel emploi.

Pour le volet « famille », Macron parle de « réarmement démographique », comme s’il pouvait disposer du corps des femmes et de leur choix d’avoir ou non des enfants ! Et il embraye sur le thème de la « patrie » : veut-il disposer de cette jeunesse comme de chair à canon, dans le cadre d’une prochaine guerre ? Son soutien sans faille à l’État d’Israël qui massacre à Gaza montre non seulement que ça ne le gênerait pas, mais encore que c’est bien ce à quoi il voudrait nous préparer.

Uniforme à l’école, apprentissage de la Marseillaise, réarmement civique et mise en place d’un service national universel : une chose est sûre, Macron veut mettre la jeunesse au pas.

« Retour à l’ordre », mais un ordre social à bousculer !

Il défend l’ordre qui permet aux plus riches de faire leurs affaires en toute tranquillité… D’où les tentatives de diviser les travailleurs selon leurs origines, comme il a voulu le faire en allant fouiller les poubelles du RN pour introduire dans sa loi raciste Immigration la notion de « préférence nationale ». Reprendre la politique du RN permettrait de lui couper l’herbe sous le pied ? Plutôt de lui paver la voie !

Il n’y a évidemment rien à attendre de ce gouvernement. La politique annoncée par Macron est une déclaration de guerre aux classes populaires. Y compris cette loi Immigration, que le Conseil constitutionnel a partiellement invalidée après les manifestations nombreuses qui ont eu lieu le week-end des 20 et 21 janvier, mais qui même débarrassée de certains de ses pires articles, va toujours paupériser encore plus les travailleurs étrangers.

Face à ce gouvernement des riches, la seule issue sera dans nos luttes. Coordonnons nos colères, face à un pouvoir qui n’est peut-être pas si sûr de sa force : dès que ça bouge du côté des travailleurs ou des agriculteurs, comme aujourd’hui en Europe, ressurgit le spectre des Gilets jaunes. Raison de plus pour que les travailleurs se fassent entendre : l’union nationale dont rêvent les riches et les gouvernants à leur solde, ils peuvent se la garder : nous n’avons pas les mêmes intérêts, nous ne sommes pas du même monde, ils nous le font assez sentir ! Défendons l’union du monde du travail et réarmons nos luttes !

Éditorial du NPA du 22 janvier 2024, actualisé le 25 janvier

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