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Editorial

Pour une conjonction des luttes

vendredi 22 novembre 2002

L’offensive tous azimuts patronale et gouvernementale continue. Brutale avec la multiplication de nouveaux plans sociaux et des licenciements. Plus insidieuse avec l’aggravation de l’arsenal législatif – sur l’application des 35 heures ou la rectification de la fausse « modernisation sociale » sur les licenciements par exemple – qui n’était pourtant pas déjà en faveur des travailleurs. Et nous n’en sommes qu’au début, comme le confirme la distillation des projets du gouvernement et du Medef par petites touches et à l’aide de petites phrases, Barrot sur la Sécurité sociale par-ci, Fillon sur les préretraites par-là. C’est ainsi que le veut la méthode Raffarin. Mais personne ne pourra dire en tout cas que nous n’avons pas reçu préavis des attaques qui nous attendent contre le système des retraites. La date est même affichée : en juin prochain Raffarin voudrait que l’essentiel de sa « réforme » soit bouclée.

Un préavis qui ne semble pas pourtant remuer outre mesure les directions syndicales (pour ne pas parler des chefs de la gauche qui sont depuis bien longtemps en gros d’accord avec ceux de la droite sur le sujet). Mises à part quelques protestations, qui parfois ressemblent davantage à des acquiescements donnés d’avance, rien n’a été proposé ni envisagé jusqu’ici pour aider le monde du travail à se mettre en ordre de bataille après cette déclaration de guerre ouverte à la classe ouvrière.

Les travailleurs des entreprises qui licencient sont toujours laissés à eux-mêmes, c’est-à-dire dans la plus mauvaise des positions pour se défendre. Les journées d’action du public, émiettées et dispersées depuis la rentrée de septembre, continueront de le rester : le 26 novembre pour la SNCF, le 8 décembre pour l’Education nationale…

Continueront à moins que… Car quelques signes, à l’heure où nous écrivons, semblent quand même montrer que ce plan de désorganisation ne se déroule pas sans grincements. Le problème des salaires, oublié et occulté depuis trop longtemps, est remis à l’ordre du jour par les menaces d’un mouvement des routiers. La belle unanimité des fédérations syndicales cheminots pour ne pas appeler à la grève lors de leur « journée d’action » du 26 novembre (et même pour défendre expressément aux syndicats locaux de le faire) suscite de plus en plus de protestations et de rébellion à la base. Et dans le reste du secteur public, à la Poste ou ailleurs, les volontés d’aller vers une lutte d’ensemble se manifestent assez fort pour que des directions confédérales, comme FO, ou fédérales, CGT, SUD, FSU... envisagent de se joindre ou de laisser leurs adhérents se joindre à la journée du 26 novembre.

Deux conclusions à tirer de ces pas, tout petits, loin de ce qu’il faudrait et faits en renâclant ouvertement par les directions. D’abord ils ne l’ont été que sous la pression de la base. Ensuite pour aider celle-ci à exprimer sa volonté, dans nombre de secteurs de la SNCF, de la Poste ou d’ailleurs, les militants des différents courants et groupes d’extrême gauche, Parti des travailleurs, Lutte ouvrière et Ligue communiste révolutionnaire, ont eu un rôle de premier plan.

Une extrême gauche qui sait donc ce qu’il lui reste à faire. D’autant plus que sur cette orientation vers le mouvement d’ensemble elle se retrouve théoriquement bien d’accord.

17 novembre 2002

Mots-clés Politique