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Quinquennat ? Zizou jouera-t-il jusqu’en 2006 ?

dimanche 1er octobre 2000

La rentrée 2000 a fait très fort. Les Jeux Olympiques ont commencé à Sydney, ainsi que la Ligue des Champions en Europe. Et il y a le nouveau film de Clint Easwood au ciné. Et puis ? Ah oui ! Il y a le référendum sur le quinquennat ! Il parait que ce devait être presque aussi intéressant que les élections municipales. Ils ont eu une bonne idée. Ils se sont mis d’accord. Et malheureusement pour eux, ça tombe à l’eau. Car ce n’est pas le résultat du référendum qui permettra à Chirac de perdre du poids, ni à Jospin de regagner les 20 points qu’il a perdu dans les sondages. Aux dernières nouvelles, et au moment où nous écrivons, à quelques jours du vote, au moins 60 % d’abstention et le NON qui continue de progresser. Tout ça serait assez préoccupant, quand même. Le peuple a la parole et il ne s’en sert même pas. Mais que devient la politique ? Et nos institutions ? L’ultra-libéralisme a-t-il déjà tout détruit ?

Puisqu’ils se moquent de nous, moquons-nous...

Cette réforme pour la réduction du mandat présidentielle de sept à cinq ans laisse le monde du travail indifférent. Pour la grande majorité des salariés, la question posée ne les concerne pas, ses enjeux n’ont d’intérêt que pour les politiciens et les bonzes. Ils ont raison, car avec l’alternance entre les gouvernants de gauche et de droite - tous au service des actionnaires et de la Jet Set - les questions institutionnelles et le jeu politicien sont en décalage total avec les préoccupations sociales essentielles : l’offensive du patronat qui continue en vue de restructurer le rapport capital- travail au détriment des salariés, utilisant la croissance (des profits surtout !) et la « net-économie » pour établir encore plus la précarité, la remise en cause du Code du Travail et les accords collectifs.

Que le PCF appelle à l’abstention et que les Verts n’aient aucune position officielle ne pourra masquer le fait qu’à travers leur participation au gouvernement et leur place dans les institutions ce qui compte vraiment pour eux - comme pour Chirac et Jospin - c’est la stabilité du système politique, dont ils tirent profit.

Qui peut donc s’étonner qu’on ne nous demande pas de nous prononcer sur les choix essentiels qui nous intéressent, comme par exemple sur :

Non, sur ces questions là on ne nous demande jamais notre avis. Pur hasard évidemment.

Alors si au soir du 24 septembre il faut bien constater que le bon peuple est rester chez lui, ce n’est qu’un juste retour des choses. Il se moque du référendum bidon comme ceux qui l’organisent se moquent de lui.

Référendum, élections, démocratie - pourquoi pas ? Mais à condition de ne pas oublier que ceux qu’on ne nous propose jamais d’élire sont ceux qui détiennent le véritable pouvoir dans cette société. Les élus et les gouvernements passent, l’Etat et les patrons restent, et aucune réforme institutionnelle permettra de changer cela.

Alors, tout ce qu’il reste à faire c’est de s’attaquer à la racine des choses, à ce que les intellectuels de « gauche » appellent le « marché » ou la « mondialisation », et qui en réalité n’est rien d’autre que la propriété privé des moyens de productions et le capitalisme. Les supprimer reste la condition sine qua non, avant de pouvoir parler sérieusement de démocratie.

13 septembre 2000, Marc DORMOY

Mots-clés Politique , Référendum