Macron a décidé de se montrer au départ de la Route du Rhum dimanche 6 novembre. Cette compétition nautique est devenue une gigantesque foire commerciale qui attire deux millions de personnes. Les bateaux, dont les plus performants coûtent de 15 à 20 millions d’euros, sont transformés en panneaux publicitaires pour leurs sponsors : banques, compagnies d’assurance, grandes entreprises nationales et locales. Une armée de policiers et de gendarmes a été mobilisée pour quadriller la zone. Plusieurs centaines de précaires ont été embauchés au smic horaire pour renforcer les employés municipaux et les bénévoles. Tout cela représente un énorme gaspillage d’eau et d’électricité et des dommages pour l’environnement : la flore de bord de mer sera piétinée par des centaines de milliers de spectateurs. Les moyens attribués à cette foire sont à comparer avec le mépris des autorités envers les hospitaliers du secteur. Ceux-ci, surchargés par l’afflux d’accidentés et de victimes de malaises liés à l’alcoolisation de masse, ont dû annoncer qu’ils allaient se mettre en grève pour obtenir quelques postes supplémentaires, au dernier moment. Bien entendu, les autorités locales, dont le maire réactionnaire Lurton, se gardent bien de rappeler que la route du rhum fut aussi celle de la traite négrière sur laquelle se sont construites un certain nombre de grandes fortunes de Saint-Malo. On préfère vendre l’image du corsaire Surcouf qui fut pourtant lui aussi un négrier…
Cette opération a tout de même suscité pas mal de protestations parmi les habitants qui vont en subir les nuisances et même parmi les skippers et les amateurs de voile qui ont publié une lettre ouverte pour la dénoncer. Mais Macron, attiré par tout ce qui est susceptible de lui faire un peu de publicité, se moque visiblement aussi bien de leur avis que des conditions de travail des soignants.