Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a accusé le Maroc et l’Espagne d’avoir eu recours à Melilla à « un usage excessif de la force » contre des migrants qui s’est traduit par « la mort de dizaines d’êtres humains, demandeurs d’asile, migrants ». Et de poursuivre que ce drame « doit faire l’objet d’une enquête ». Le bilan définitif, qui s’établit à 38 morts, prouve bien sûr la férocité, le mépris, voire le racisme des polices marocaine et espagnole à l’égard de ces personnes pauvres venues le plus souvent d’Afrique sub-saharienne. Mais cette violence policière ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Les vrais responsables de ce drame, ce sont d’abord et avant tout les dirigeants de l’Union européenne qui tentent de maintenir à l’écart de leurs frontières, par tous les moyens, ces damnés de la terre qui veulent rejoindre l’Europe. Ce sont eux les criminels en chef.
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Brèves
Mercredi 29 juin 2022 [Choix de date]
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Lancé d’abord dans quelques académies, le job dating se généralise à l’initiative de l’Éducation nationale. La rentrée scolaire 2022 pourrait être tendue en raison du manque d’enseignants. Plus de 10 000 postes sont à pourvoir dans le primaire et plus de 14 000 dans le secondaire. Face à cette carence de personnel enseignant, due à des années de sous-financement de l’enseignement public, l’Éducation nationale recrute à la va-vite. Les aspirants professeurs, qui veulent tenter leur chance, ont quinze minutes pour convaincre avant d’être embauchés. Les syndicats sont vent debout contre ce mode de recrutement sans formation. Dans le Bas-Rhin, par exemple, il manque 130 professeurs d’allemand pour assurer la rentrée. Ils seront tous recrutés par ce biais. Ce qui fait dire à Géraldine Delay, secrétaire départementale de la FSU : « Enseigner, ça s’apprend. Il faut être formé pour enseigner. Et le job dating, ce n’est pas du tout ça, les personnes qui seront recrutées seront mises comme ça dans les classes. » C’est sans doute la réalité de « l’école du futur » promise par Macron.
Mots-clés : Enseignement
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Le projet du gouvernement de plafonner la hausse des loyers à 3,5 % pendant un an est « une déception et une incompréhension », estime Jean-Yves Mano, président de Consommation, logement et cadre de vie (CLCV). L’association de consommateurs demandait un gel des loyers dès le 1er juillet afin que les ménages puissent faire face à l’inflation. Elle n’a pas été entendue. Pour elle, cette autorisation de la hausse pendant un an, bien que plafonnée, « est un compromis déséquilibré au profit des propriétaires puisque leurs revenus vont ainsi augmenter au détriment de ceux des locataires ». Parallèlement, le gouvernement envisage de revaloriser l’Aide personnalisée au logement (APL) de 3,5 % également, afin, dit-il, d’accompagner les locataires qui en ont le plus besoin. Mais, pointe Jean-Yves Mano, « l’APL ne couvre jamais les loyers, le reste à charge pour les locataires sera supérieur à l’évolution de l’aide ». Bref, les locataires modestes seront perdants. Comme d’habitude…
Mots-clés : Logement
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Femmes de ménage, ouvriers… seule une poignée de députés ont un profil socioprofessionnel bien différent de la majorité des parlementaires qui vont siéger sur les bancs de l’Assemblée nationale. En effet les ouvriers et les employés, qui selon les statistiques totalisent ensemble plus de 28 % de la population, représentent 5,4 % des parlementaires dont 0,9 % pour les ouvriers et 4,5 % pour les employés. À l’opposé, plus de 50 % des élus sont des cadres d’entreprise ou de la fonction publique, professions intellectuelles et artistiques, ainsi que des patrons d’entreprises de dix salariés ou plus. Bref, la Chambre des députés est non seulement une institution bourgeoise de par sa finalité mais aussi de par sa composition sociale, l’une allant d’ailleurs avec l’autre.
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Fin avril, Carlos Tavares, PDG de Stellantis, et le président serbe, Aleksandar Vučić, ont annoncé en grande pompe que l’établissement de Kragujevac, situé à une centaine de kilomètres de Belgrade, avait été choisi par Stellantis (multinationale née de la fusion entre Fiat-Chrysler et PSA) pour produire des automobiles électriques à partir de la mi-2024. [1]
Le choix de Stellantis s’explique en grande partie par le fait que, depuis le rachat à vil prix par Fiat de Zastava, l’ancienne entreprise automobile yougoslave, la multinationale continue à bénéficier de réductions d’impôts et aides publiques de toutes sortes de la part du gouvernement serbe. Cette fois encore, l’accord signé entre Stellantis et le gouvernement prévoit que sur les 190 millions d’euros d’investissement prévus pour produire un véhicule automobile, la Serbie paiera 48 millions d’euros.
En attendant, la direction de Stellantis a déclaré une « période de transition » pendant laquelle la production sera arrêtée, et environ 1500 travailleurs, sur 2016, devront partir, pendant deux ans, dans d’autres établissements Stellantis, en Slovaquie, Pologne, Italie ou Allemagne. Les travailleurs qui n’acceptent pas cette « offre » seront licenciés. Les salariés déplacés recevront une indemnité variable selon le pays : Slovaquie (800 euros de salaire net), Pologne (850 euros), Italie (1 400 euros), Allemagne (1 900 euros). Il est, d’autre part, précisé que le logement sera à la charge des travailleurs. Selon la direction, un quart des travailleurs concernés auraient, d’ores et déjà, accepté d’aller travailler dans un autre pays.
Suite à cette annonce, des débrayages ont eu lieu à l’appel du syndicat Samostalni (« Indépendants »). Mercredi 22 juin, environ 300 ouvriers ont bloqué la principale autoroute qui mène à Belgrade. Le syndicat Samostalni demande que les travailleurs qui ne seraient pas « volontaires » pour aller travailler dans un autre établissement Stellantis en Europe, soient payés en attendant de retrouver un autre emploi. Une revendication que Stellantis, quatrième constructeur automobile dans le monde et 13,4 milliards de bénéfices en 2021, aurait largement les moyens de satisfaire.
[1] Stellantis est propriétaire à 67 % de l’entreprise et l’État serbe à 33 %.
Mots-clés : Serbie | Stellantis