L’archevêque sud-africain Desmond Tutu vient de mourir. Médias et politiciens rivalisent pour chanter les louanges d’un homme qui fut un courageux opposant à l’apartheid. Il est même arrivé à plusieurs reprises que la police envahisse son église et balance des lacrymogènes sur les fidèles. Religieux et défenseur de la non-violence, il fait partie des personnalités que les médias aiment bien mettre en avant, surtout longtemps après la fin de l’apartheid. Ceux qui prennent les armes contre l’injustice sont moins bien vus. Aujourd’hui, on voit même Boris Johnson, Premier ministre britannique et leader du Parti conservateur, verser des larmes sur Desmond Tutu. Il fait évidemment semblant d’oublier que l’Angleterre, du temps de Thatcher, dirigeante elle aussi du Parti conservateur, fut un fidèle soutient des racistes d’Afrique du Sud. Elle s’opposa à toute sanction et leur livra des armes. Elle se vanta même à diverses reprises d’être l’amie la plus sincère du président Botha, l’homme fort de l’apartheid. Il en va de même de nombreux autres chefs d’État. Comment peut-on, par exemple, encenser un homme qui a lutté contre l’apartheid et soutenir une épouvantable dictature comme celle qui règne en Arabie saoudite ? Ce que font Macron et beaucoup d’autres pour vendre des armes et des produits de luxe. Mais, quand ce régime aura été renversé, sans doute trouveront-ils un opposant à honorer…
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