Avec sa morgue et son cynisme habituels, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a tenu à dire « merci aux policiers et aux gendarmes mobilisés, ainsi qu’aux agents de la préfecture du Nord qui assurent [la] mise à l’abri [des migrants] ». Or, loin de les mettre à l’abri et de leur proposer des hébergements décents sur place, le démantèlement du campement de Grande-Synthe s’inscrit dans le cadre d’une répression quotidienne où les forces de l’ordre les pourchassent, leur coupent les points d’eau, déchirent leurs tentes, leur confisquent couvertures et duvets et empêchent les humanitaires de les ravitailler. Tout ça pour les obliger, en accord avec les autorités britanniques, à s’éloigner des côtes de la Manche. Le 11 octobre, trois militants humanitaires avaient entamé une grève de la faim pour dénoncer le traitement inhumain qui leur est réservé.
Bref, ces policiers et gendarmes mobiles n’agissent pas très différemment de leurs confrères biélorusses et polonais à la frontière entre les deux pays. Solidarité avec les migrants.