Abimaël Guzman, le chef historique de la guérilla maoïste péruvienne du Sentier lumineux, est mort à l’âge de 86 ans dans la prison où il purgeait une condamnation à perpétuité. Il était incarcéré depuis 1992. En 1980 cet ancien militant du Parti communiste péruvien s’était lancé dans une activité de guérillas pour « réveiller » les masses paysannes. Mais la mayonnaise ne prit jamais vraiment. Face à la répression féroce de l’armée, de la police et des milices mises sur pied par les propriétaires fonciers, les communautés rurales péruviennes restèrent dans l’expectative. Ce qui conduisit Guzman à une fuite en avant qui l’incita à copier les méthodes de ceux qu’il combattait en brûlant les villages ou en exécutant les paysans qui refusaient de se rallier à la guérilla. Et finalement, dans le « mano a mano » qui l’opposait à l’appareil d’État, il perdit la partie.
Aujourd’hui, certains le traitent de « Pol Pot des Andes » et lui imputent l’essentiel des 70 000 morts et disparus au cours du conflit entre l’armée et les guérilleros du Sentier lumineux. C’est aller un peu vite en besogne, mais surtout cela a pour but de blanchir après coup les meurtres de masse perpétrés par l’armée et la police qui eurent lieu à cette époque sur ordre du président Alberto Fujimori, condamné lui-même à 25 ans de prison pour crimes contre l’humanité. Rendons à César…