Selon l’organisation suisse d’extrême gauche Secours rouge, Protonmail, une entreprise de messagerie chiffrée, a communiqué aux autorités helvètes l’adresse IP (c’est-à-dire le numéro d’identification de l’ordinateur) d’un de ses utilisateurs basé à Paris. Ces dernières agissaient sur demande, via Interpol, de la police française au motif de « lutte contre la cybercriminalité ». Or, il s’avère que le « cybercriminel » en question était un militant écologiste mobilisé, avec d’autres, contre la gentrification du quartier de la place Sainte-Marthe, dans le 10e arrondissement de Paris, c’est-à-dire le remplacement des habitants modestes par des gens plus fortunés. Et son seul crime était d’avoir occupé, dans le cadre de cette mobilisation, un restaurant désaffecté. Protonmail, qui a bâti sa réputation sur une promesse de respect de la vie privée et des données personnelles de ses clients, s’est plus ou moins excusé. Quant à la police française elle a préféré garder le silence sur ses procédés mensongers et nauséabonds.
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Brèves
Samedi 11 septembre 2021 [Choix de date]
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Le 11 septembre 2001, des pirates de l’air se revendiquant d’Al-Qaïda détournaient quatre avions qui allaient s’écraser sur les tours jumelles du World Trade Center à New York, sur les bâtiments du Pentagone, près de Washington, et à Shaksville en Pennsylvanie. Au total, près de trois mille personnes trouvèrent la mort et des milliers d’autres furent blessées. À titre de représailles, l’impérialisme américain lança plusieurs guerres au Moyen-Orient, notamment en Irak et en Afghanistan, et intervint aussi massivement en Syrie, faisant des centaines de milliers de victimes parmi les populations civiles. Vingt ans plus tard, et après son piteux retrait d’Afghanistan, aucun des objectifs que Washington s’était prétendument fixés – éliminer le terrorisme, installer des régimes démocratiques, asseoir la domination américaine – n’a été atteint. Bien au contraire. Le terrorisme, que les États-Unis avaient un temps armé et encouragé contre les troupes russes qui occupaient l’Afghanistan, prospère un peu partout, les régimes corrompus qu’ils avaient mis en place chancellent ou sont tombés et son hégémonie est partout battue en brèche. Et s’il a cessé ses interventions militaires directes au Moyen-Orient, il redéploie ses forces dans la zone Asie-Pacifique dans l’attente de nouveaux conflits. Car, comme le disait Jaurès, « le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l’orage ».
Mots-clés : USA
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Si la guerre civile syrienne ne fait plus la une des médias, elle n’en continue pas moins tous les jours. Les forces armées de Bachar el-Assad ont largement pris l’avantage sur les insurgés mais certains continuent de résister. Notamment à Daraa, un des hauts lieux de l’insurrection. À ce propos le Courant de la gauche révolutionnaire en Syrie a publié un communiqué qui dit notamment : « Le régime criminel travaille à faire de Daraa, berceau de la révolution, un cimetière. Ce régime, construit sur l’humiliation et l’écrasement du peuple, ne peut tolérer que la résistance survive. Les socialistes en Syrie mettent en garde contre le fait que le dictateur Bachar el-Assad tente d’écraser les derniers centres de la résistance révolutionnaire. Il croit qu’en les écrasant, il écrasera le dernier espoir du peuple syrien pour sa libération et donc signera sa complète victoire sur les masses révoltées… Salut à nos camarades du mouvement révolutionnaire de Daraa… Vive la solidarité internationale. »
Mots-clés : Syrie
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On se souvient du coup d’État du 11 septembre 1973 mené au Chili par le général Augusto Pinochet, et soutenu par les États-Unis, qui renversa le gouvernement d’unité populaire de Salvador Allende et instaura une dictature militaire. Le rôle de la CIA dans cette affaire était archi-connu. Mais ce que l’on savait moins est que les services secrets australiens avaient activement participé à sa préparation. L’Australian Secret Intelligence Service avait établi une base à Santiago et collabora étroitement pendant plus d’un an et demi avec la CIA, avec la bénédiction du Premier ministre libéral de l’époque, Billy McMahon. Et si celui qui lui succède en décembre 1972, le travailliste Gough Whitlam, décida d’arrêter cette collaboration, il se garda bien d’avertir le président chilien de ce qui se tramait contre lui… de peur de se mettre à dos les États-Unis. Il aura fallu 48 ans pour connaitre la vérité, les documents secrets ayant été juste déclassifiés. Mieux vaut tard…
Mots-clés : Australie
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Le président Michel Aoun (chrétien et ancien chef de milices) a chargé Najib Mikati (sunnite et ancien Premier ministre) de former un nouveau gouvernement avec l’accord de Nabih Berri (chiite, chef du Parlement et affairiste notoire). Le nouveau cabinet se réunira lundi prochain. À noter que Mikati est considéré comme l’homme le plus riche du Liban. À la tête des Finances il a placé Youssef Khalil, actuel directeur exécutif et responsable du département des opérations financières à la Banque du Liban qui est quasiment en faillite. Tout un programme. Donc, après treize mois de tractations et de marchandages politiques, la classe politique libanaise a décidé de continuer comme avant en dosant les ministres à l’aune de leur confession et de leurs intérêts financiers. Seules exceptions notables : la nomination à la Santé de Firas Abiad, un directeur d’hôpital en pointe dans la lutte contre la pandémie, et aussi celle de Georges Kordahi, un présentateur célèbre de la télévision qui anime la version arabe de « Qui veut gagner des millions ». De quoi distraire les Libanais à défaut de résoudre leurs problèmes les plus criants : une inflation galopante, des licenciements massifs, 78 % de la population sous le seuil de pauvreté, la monnaie locale en chute libre, des pénuries de carburant et de médicaments, des coupures de courant allant jusqu’à plus de vingt-deux heures quotidiennement, etc.
Bref, un gouvernement qui, comme les précédents, continuera en priorité de gérer les affaires de ses membres plutôt que celles du pays.
Mots-clés : Liban