Brèves

Alors que les dépenses de la rentrée sont estimées, en moyenne, à plus de 800 euros par enfant, l’allocation de rentrée scolaire se monte à un peu moins de 400 euros. C’est déjà bien insuffisant pour les familles les plus pauvres.

Ça n’a pas empêché Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, de déclarer : « On sait bien qu’il y a parfois des achats d’écrans plats plus importants au mois de septembre qu’à d’autres moments. » C’est évidemment un énorme mensonge, car, pour ces appareils, et globalement pour tous les produits high-tech, la forte période d’activité survient en fin d’année, particulièrement au mois de novembre pendant les opérations de Black Friday et pour les fêtes.

Le ministre court après la démagogie et les calomnies des abrutis réactionnaires visant à accuser les pauvres d’être des voleurs et des parasites. Et, ce faisant, légitime et renforce l’extrême droite.

La ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel, a annoncé que le Royaume-Uni allait multiplier les charters vers le Zimbabwe pour déporter vers ce pays ses ressortissants qui vivent en Grande-Bretagne, mais qui sont sans-emploi, précaires ou SDF. Fin juillet, un premier avion de cinquante personnes avait été affrété mais, grâce notamment aux actions juridiques menées par les ONG de défense des droits humains, seuls quatorze étaient finalement partis. En attendant d’être déportés, les Zimbabwéens, dont beaucoup résident au Royaume-Uni depuis leur enfance, sont détenus dans des centres de rétention souvent sans possibilité d’accès à un avocat. En outre, le gouvernement a passé un accord avec les autorités du Zimbabwe pour la déportation automatique de toute personne condamnée à plus de douze mois de prison.

L’humanisme britannique est en marche…

La guerre de Syrie, puis les évènements d’Afghanistan, ont fait un peu oublier qu’une autre guerre sanglante continue au Yémen depuis 2014. Dimanche dernier, 30 soldats ont été tués et 65 autres blessés lors d’une attaque aux drones et aux missiles contre la base aérienne d’Al-Anad, située dans la province de Lahj et tenue par des troupes favorables à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. Depuis plus de sept ans, ces deux pays, grands alliés de l’Occident, combattent, directement ou par milices interposées, les rebelles houthis soutenus par l’Iran. Un conflit qui a fait 100 000 victimes liées directement aux combats (dont 12 000 civils) et 150 000 à la dégradation de la situation humanitaire que l’ONU considère comme une des pires au monde. Et on attend toujours des grands amis des droits humains qui gouvernent à Paris et à Washington la condamnation des exactions commises par leurs alliés locaux.

Pour la première fois depuis la formation du nouveau gouvernement israélien, en juin dernier, le ministre de la Défense, Benny Gantz, a rencontré le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, à Ramallah, en Cisjordanie occupée. Ce type de rencontre n’avait pas eu lieu depuis 2010. Ils ont un peu parlé de tout (économie, finance, sécurité…) sans grands résultats concrets. D’ailleurs, aussitôt la rencontre connue, le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a tenu à préciser qu’il ne s’agissait en aucun cas de « négociations diplomatiques », ce qui signifie que l’avenir de Gaza, de la Cisjordanie occupée ou de Jérusalem-Est n’a pas été discuté, pas plus que l’implantation qui se poursuit des colonies israéliennes.

Bref du bla-bla pour pas grand-chose, voire pour rien.

En prenant ses fonctions à la tête d’un nouveau département de la police israélienne, spécialement dédié aux meurtres au sein de la communauté arabe d’Israël, le major général Jamal Hakrush a révélé que depuis le début de l’année 77 Arabes israéliens avaient été assassinés, contre 55 à la même période l’an dernier, un chiffre qui constituait déjà un record. Solution préconisée par le nouveau chef flic : donner à son département des pouvoirs comparables à ceux du Shin Bet, le service de sécurité intérieure, qui peut détenir sans procès et pendant de très longues périodes de simples suspects. Mais il ferait mieux de s’en prendre aux extrémistes juifs, filmés en train d’attaquer des Arabes, et dont beaucoup n’ont jamais été inquiétés. Car on peut douter que le fait de donner à la police des pouvoirs accrus la rendra moins raciste.

Selon un bilan établi le 29 août, la pandémie a fait 4 492 854 morts dans le monde depuis décembre 2019. Les États-Unis sont le pays le plus endeuillé avec 637 237 morts devant l’Inde, le Brésil, le Mexique et le Pérou. L’Organisation mondiale de la santé estime, en prenant en compte la mortalité et la surmortalité liées au Covid-19, que le bilan pourrait être deux à trois fois plus élevé que celui calculé à partir des seuls chiffres officiels.

En attendant les pays pauvres attendent toujours les milliards de doses de vaccins qu’on leur avait promis. Jusqu’à présent en vain.

À l’initiative du quotidien du PCF, l’Humanité, des élus, des syndicalistes et des intellectuels interpellent le président de la République afin qu’Ambroise Croizat, ministre du Travail entre 1945 et 1947, entre au Panthéon. Et de mettre en avant qu’il fut la cheville ouvrière et le principal bâtisseur de la Sécurité sociale. C’est oublier un peu vite qu’il faisait partie, avec d’autres ministres du PCF, d’un gouvernement qui, sous l’égide du général de Gaulle, ordonna aux travailleurs de « retrousser leurs manches », condamna les grèves comme « armes des trusts » et proclama « produire d’abord, revendiquer ensuite ». Sans oublier les calomnies sur les grévistes « complices des collabos ».

S’il entre au Panthéon, on pourra changer la formule qui orne le fronton de ce temple laïc en écrivant : « Aux ministres staliniens, la bourgeoisie reconnaissante »

Lors de sa rentrée politique à l’université d’été de la France insoumise, à Valence, Jean-Luc Mélenchon s’en est pris aux abstentionnistes, qui, selon lui, plombent ses chances d’être élu. Il a même lancé : « L’abstention, décidément, est un piège à cons. » Puis il a continué un brin méprisant : « C’est trop d’efforts que de se bouger ? Les esclaves se bougeaient, les esclaves résistaient, étaient assassinés, et vous autres, vous êtes là, à regarder et à dire “oh, cela ne me convient pas”… »

La comparaison avec les esclaves est pertinente. Ces derniers se sont libérés de leurs chaines en prenant les armes, en occupant les plantations, en se mobilisant partout. S’ils avaient attendu d’avoir le droit de vote pour être libres, ils ploieraient toujours sous leurs chaines. Il en est de même des esclaves salariés modernes. Leur libération passe par leur mobilisation, dans les usines, les entreprises, dans la rue. Et espérer qu’un Mélenchon président et sa 6^e République règleront la question à leur place est une illusion, pire que l’abstention.

En voyage en Irak au nom de la lutte contre le terrorisme, Macron s’est félicité d’avoir coorganisé un « sommet régional » en réussissant à mettre autour de la table le dictateur égyptien al-Sissi, le roi Abdallah II de Jordanie ainsi que des représentants de la Turquie, de l’Iran et de l’Arabie saoudite. Que des fins spécialistes en matière de démocratie ou de féminisme !

Mais rien de gênant pour Macron qui cherche surtout à profiter de la débâcle américaine en Afghanistan pour pousser les pions des intérêts français dans la région.

Le 22 août dernier, dans les pays riches, on comptait environ 58 % de la population ayant reçu au moins une première dose de vaccin contre seulement… 1,4 % dans les pays pauvres. Au rythme actuel de vaccination, il faudra attendre plusieurs dizaines d’années avant de voir les populations de ces pays entièrement vaccinées. On est bien loin de l’immunité collective… alors même que le dispositif « Covax » qui visait à garantir l’accès au vaccin dans les pays les plus pauvres à travers les dons des pays riches et des labos pharmaceutiques est un flop : sur les trois milliards de doses espérées par l’OMS il y a quelques mois, seules 200 millions ont été livrées mi-août.

Il faut dire que les pays du tiers monde et ceux qui y vivent sont trop pauvres pour intéresser les grandes puissances et les trusts pharmaceutiques : les patrons qui détiennent brevets et usines ne sont attirés que par l’appât du gain, un autre virus bien dévastateur !

Samedi 28 août, à la suite des funérailles d’Omar Al Nile, 12 ans, mort des suites de ses blessures causées par l’armée israélienne lors d’une manifestation proche du mur de séparation entre Gaza et Israël, des émeutes ont éclaté près du mur et des barbelés qui font office de frontière. Plusieurs civils palestiniens ont été blessés, notamment par des tirs à balles réelles. Et dans la nuit de samedi à dimanche, Israël a de nouveau bombardé la bande de Gaza.

Les morts et les blessés se comptent par centaines depuis le mois de mai. Les Palestiniens ont raison de se révolter contre l’oppression coloniale qu’ils subissent, ils ont toute notre solidarité.

Dans une tribune parue dans le journal Le Monde, le porte-parole du Parti socialiste Luc Carvounas propose en toute modestie un « nouveau compromis social pour le 21^e siècle ». Derrière les mots pompeux, une vielle rengaine : le recul de l’âge de départ à la retraite serait inéluctable. En échange, Carvounas propose quelques compensations financières dérisoires : un RSA de 600 euros pour les jeunes et des pensions au minimum à 85 % du Smic. Pas de quoi sortir de la pauvreté !

Les « compromis » à la sauce PS, on en connaît déjà la couleur : des cadeaux pour les patrons et des attaques contre les travailleurs.

Sur CNews, en avril, une émission à propos de la tribune des militaires déroulait, comme d’habitude, cinquante nuances de propagande d’extrême droite. Mais la chaîne peut trembler : quatre mois après, le Conseil supérieur de l’audiovisuel a cru bon de « rappeler à l’ordre » la chaîne, sur la nécessaire « diversité des points de vue exprimés ». Le genre de terrible censure dont l’extrême droite pourra continuer à se plaindre matin et soir sur les chaînes à grande audience. On ne peut vraiment plus rien dire !