L’Union des entreprises de jeux de société vient d’annoncer qu’elle allait étudier les moyens de faire des économies d’énergie sur les matériaux qui composent ses boîtes en carton, ses cartes et ses pièces. Même s’il existe 114 fabricants de jeux de société, on se doute bien qu’ils ne pèsent pas lourd face aux problèmes qui menacent la planète. Mais les labels environnementaux sont à la mode et font vendre. Pourquoi s’en priver, même quand il s’agit d’économies dérisoires ? Ces opérations de communication laissent croire que si chacun fait un effort de son côté, la planète sera sauvée. Ce qui ignore les causes réelles du problème : le gaspillage monstrueux de manières premières et de travail humain engendré par le capitalisme.
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Brèves
Dimanche 22 août 2021 [Choix de date]
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La répression d’un pillage par des milices armées privées vient de faire trente morts dans la ville de Phoenix, en Afrique du Sud. Face à la montée de la délinquance, mais aussi des révoltes sociales liées à la misère, ces milices se multiplient. Leurs affaires marchent bien. Le chef de celle de Soweto, un homme d’affaires, circule en McLaren, à la manière des chefs de gang frimeurs. Il a néanmoins été félicité par le président de la République, Cyril Ramaphosa, qui a ordonné à la police de collaborer avec sa milice. « Vous êtes l’avenir », a-t-il déclaré.
Sombre avenir : un millier de jeunes sont tombés sous les balles de ces mercenaires en un an. La privatisation de la répression ne fera pas reculer la délinquance. Seule l’organisation des classes populaires pour changer leur sort, réduire l’inégalité sociale monstrueuse et assurer une vie digne pour tous pourrait y parvenir. Quant aux privilégiés, ils se moquent bien de ces massacres. Ils vivent dans des quartiers hautement sécurisés, avec leurs propres gardes. Et, tant qu’ils se tuent entre eux, les pauvres ne viennent pas leur demander de comptes.
Mots-clés : Afrique du Sud
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41 civils palestiniens ont été blessés par des tirs à balles réelles de l’armée israélienne lors d’une manifestation près du mur de séparation avec Israël, dont un garçon de 13 ans qui a reçu une balle dans la tête. Les Gazaouis commémoraient le 52e anniversaire de l’incendie de la mosquée al-Aqsa à Jérusalem. Ils entendaient aussi protester contre le blocus de plus en plus pesant que l’État sioniste faite peser sur l’enclave et qui empêche toute reconstruction. Lorsque les manifestants se sont approchés du mur de séparation ils ont jeté des pierres et des cocktails Molotov sur les soldats israéliens qui ont riposté à coup de lacrymogènes et en tirant. Quelques heures après, l’aviation israélienne a bombardé l’enclave, affirmant avoir visé quatre sites du Hamas.
Quel que soit le prétexte avancé, la répression quotidienne continue.
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Depuis plus d’un an, plus de 20 000 restaurateurs se heurtent au refus des groupes Allianz, Axa et Generali, d’indemniser leur perte d’exploitation, le mot pandémie n’étant pas inscrit dans leurs contrats. Pourtant 2020 fut une année faste pour ces groupes d’assurances, les restrictions de déplacement ayant pratiquement fait disparaître accidents de la route et cambriolages. D’où 6,8 milliards d’euros de bénéfices pour Allianz, 3,2 milliards pour Axa – qui a doublé le dividende versé à ses actionnaires – et 1,74 milliard pour Generali.
Les jugements rendus par les tribunaux sont le plus souvent en faveur des restaurateurs. Pour faire traîner les choses, les assureurs font appel, les demandes d’indemnisation étant prescrites au bout de deux ans. Et aux 15 000 restaurateurs qu’ils assurent, ces groupes richissimes osent proposer une indemnisation de 15 % du chiffre d’affaires. Les restaurateurs refusent d’être indemnisés au rabais et comptent bien faire rendre gorge à ces grippe-sous milliardaires.
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« On dort sous un pont. Toutes les nuits, la police nous réveille à coups de pied », raconte le jeune Afghan en colère qui dort à même le sol sous le pont du canal de l’Ourcq pour s’abriter de la pluie. Avec plusieurs dizaines de jeunes migrants, surtout afghans, qui espèrent entamer une procédure de demande d’asile. Mais la police les chasse à coups de gaz lacrymogène, prend leurs couvertures, eux qui n’ont nulle part où aller, faute de se voir offrir une solution d’hébergement. Leur vie était menacée à Kaboul : elle n’est pas vraiment rose à Paris, faisant mentir les déclarations de Macron qui affirme que la France « est l’un des pays qui accueillent le plus d’Afghans et qui leur donne le plus de protection ».
Mots-clés : Réfugiés
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Joséphine Baker, la célèbre chanteuse, danseuse et meneuse de revue franco-américaine, va entrer au Panthéon le 30 novembre. L’artiste afro-américaine était aussi connue pour s’être engagée dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale et avoir lutté toute sa vie contre le racisme, adoptant douze enfants de nationalités, de couleur et de religions différentes. Décorée par de Gaulle de la Légion d’honneur, elle faisait l’unanimité de la gauche à la droite, à l’exception d’une poignée de racistes et de nostalgiques de Vichy. Bref, une personnalité « consensuelle » comme Macron les aime pour se faire mousser.
Par contre il a dit non à la panthéonisation de l’avocate Gisèle Halimi, marquée à gauche, défenseuse des militants du FLN algérien et en pointe dans les luttes d’émancipation des femmes. Selon le locataire de l’Élysée, elle serait « trop clivante ». Et ce n’est le moment de se mettre à dos une partie de l’électorat de droite à quelques mois de la présidentielle.
À la réflexion, il est peu probable que l’ardente féministe Gisèle Halimi ait apprécié de voir sa dépouille mortelle reposer dans un temple laïc dont la devise bien sexiste, inscrite sur son fronton, est : « Aux grands hommes la patrie reconnaissante ».
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Les murs sont de retour. On avait connu dans le passé la Grande Muraille de Chine et le mur de l’Atlantique puis le mur de Berlin, ensuite celui qui sépare la Cisjordanie occupée du reste de la Palestine, sans oublier l’ouvrage érigé par Trump à la frontière mexicaine. Et la liste s’allonge. Les autorités turques misent sur un mur de béton de trois mètres de haut et de 295 kilomètres de long en prévision des arrivées d’exilés afghans transitant par l’Iran. De son côté, la Grèce a mis en place sur la rive du fleuve Évros, qui sert de frontière sur 200 kilomètres avec la Turquie, un mur high tech à grands coups de détecteurs de mouvement, de drones, de barbelés électrifiés mais aussi d’un ouvrage en acier réputé infranchissable de 40 kilomètres de long. Bref, rien n’est trop cher pour les États pour se protéger des damnés de la terre que sont les migrants et les pauvres de toute sorte à la recherche d’une vie meilleure.
De quoi se taper la tête contre les murs.
Mots-clés : Grèce
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Candidat à la prochaine élection présidentielle, le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, souffre d’un déficit de notoriété. Pour y remédier il sillonne la France dans le cadre de sa « caravane des jours heureux ». Le but n’est pas de parler d’idées communistes, mais de faire connaître Fabien Roussel au grand public sans l’effrayer. En conséquence, sur sa caravane et sur les affiches rouge et violet flashy qu’il fait coller pour annoncer son passage, par de mention du nom du parti, encore moins de faucille et de marteau. L’accent est plutôt mis sur l’ambiance fête de l’Huma, le côté bon enfant, les jeux, la musique et la décontraction. Mais dans ce cas il aurait mieux valu que le PCF mette en avant la candidature de Pif le chien, dont la notoriété n’est plus à faire… du moins auprès des vieux lecteurs de la presse communiste.
Mots-clés : PCF
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Lors d’une séance extraordinaire de la Chambre des communes, le leader travailliste Keir Starmer – celui-là même qui a fait exclure du parti le cinéaste Ken Loach et plusieurs centaines de militants de gauche – a regretté que le Premier ministre conservateur Johnson n’ait pas fait pression plus vigoureusement sur les États-Unis pour qu’ils maintiennent en Afghanistan leurs troupes qui faisaient, selon lui, « du bon boulot ». Il a également évoqué la possibilité d’actions militaires de l’Otan pour faire pression sur les talibans. Bref, nostalgique de l’Empire britannique et du colonialisme qui allait avec, Starmer veut aujourd’hui donner des leçons à la droite en matière d’intervention militaire dans les pays du tiers-monde.
S’ils font confiance à de tels leaders « de gauche », les travailleurs sont mal barrés.
Mots-clés : Royaume-Uni
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À l’initiative du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, un tribunal vient de condamner 69 Palestiniens et Jordaniens à de lourdes peines allant jusqu’à 22 ans de prison pour avoir eu des liens avec un groupe « terroriste » palestinien qui n’a pas été nommé. Mais, en l’occurrence, il s’agit du Hamas, puisque l’un des plus durement condamnés, Mohammed Al Khudari, 82 ans, était le représentant officiel de ce mouvement au royaume saoudien. Comme aucune charge n’a été retenue contre les condamnés pour une activité subversive quelconque en Arabie saoudite, la sentence est interprétée comme un geste de bonne volonté du prince Salmane à l’égard de Washington et de Jérusalem. Et cela vaut bien d’envoyer quelques dizaines de militants pro-palestiniens derrière les barreaux.
Mots-clés : Arabie saoudite
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Le quotidien israélien Haaretz du 19 août a publié la photo d’un paysan, Salim Abu Tayeb, qui vit dans la vallée du Jourdain. Désespéré, l’homme montre au journaliste un tas de parpaings éparpillés au sol. Ils soutenaient auparavant huit panneaux solaires mis en place il y a deux mois par GVC (groupe de volontaires civils), une ONG italienne, pour permettre à la famille d’avoir de l’électricité et de faire fonctionner une pompe à eau. Les soldats israéliens sont arrivés à l’aube, ont démonté les panneaux puis les ont emportés, laissant la famille démunie car, vivant isolée, il lui est impossible de se brancher sur des réseaux d’eau ou d’électricité. Et ce n’est pas une exception. Dans un autre village, Jubbet Adh-Dhib, proche de colonies israéliennes, l’armée a confisqué 96 panneaux solaires et de l’équipement électronique du système électrique, d’une valeur de 500 000 euros, offerts par les Pays-Bas aux villageois et installés par l’ONG israélo-palestinienne Comet-ME, spécialisée dans la fourniture d’électricité et d’eau potable aux localités isolées. Le gouvernement néerlandais a protesté auprès de l’État hébreu, jusqu’à présent sans résultat.
Depuis 2016, plus de 300 structures, réalisées avec le soutien des ONG et de l’Union européenne, ont été démolies par Israël en Cisjordanie occupée, après l’entrée en vigueur d’une procédure permettant aux occupants de démolir une structure construite « sans permis » dans les 60 jours de sa construction. Le but est simple : pourrir la vie de la population palestinienne en la privant d’eau, d’électricité, de permis de construire, voire du droit de faire paître ses troupeaux et l’obliger à partir. Les terres sont ensuite considérées comme « abandonnées », accaparées par l’État sioniste, puis remises à des colons juifs. La sinistre réalité d’un système d’apartheid et d’exclusion au quotidien.