D’après la presse, les directions de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille et d’Aix-Marseille université, qui avaient participé à la création de l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille, voudraient pousser son patron actuel, Didier Raoult, 69 ans, vers la sortie, et lui refuseraient le cumul emploi-retraite qu’il demande. S’il fut pendant un certain temps la coqueluche de la classe politique de droite de la région Paca, et même courtisé par Macron, Raoult est devenu aujourd’hui un boulet pour ces politiciens comme pour les divers partenaires de l’IHU. Par ses déclarations fracassantes, ses études bidonnées, ses bluffs et ses incohérences, Raoult a été un des éléments de la montée du complotisme et de la défiance envers la science et la médecine. Ce faux rebelle, qui passe désormais davantage de temps à faire sa promotion que dans ses laboratoires, dispose d’un très efficace service de communication dont le directeur est un cadre local de LREM, le parti de Macron. Il est aussi l’un des intervenants préférés des médias qui font une large place à l’extrême droite, comme CNews ou Sud Radio. Si ce gourou mégalomane est évincé de la direction d’un institut de recherche doté d’un budget considérable, on ne pourra que s’en réjouir, même si cette mise à la retraite ou au placard en fait un martyr aux yeux de ses fans.
Accueil > Brèves
Brèves
Jeudi 19 août 2021 [Choix de date]
-
-
Le ministre de l’Éducation nationale, Blanquer, prédit « une rentrée scolaire la plus normale possible ». Il prévoit quatre scénarios possibles selon la situation de l’épidémie. Selon les deux premiers, tous les élèves seraient présents. Mais, selon les deux autres, une partie serait dans la salle de classe, une autre devant son ordinateur à la maison, selon des formules de « demi jauge ».
À la question « comment les enseignants pourront-ils en même temps enseigner dans leur classe et à distance ? » Blanquer a répondu par l’annonce de la création d’un nouveau gadget : « l’Espace numérique de travail », sans préciser le fonctionnement de cet ENT qui aurait sans doute le pouvoir de créer des clones. Enfin, tout le personnel enseignant serait doté des tests à faire passer aux élèves.
On y perd son latin. Certes, Blanquer n’est pas responsable de toutes les difficultés, mais son bla-bla, loin de réconforter les parents, enseignants et élèves, ne peut qu’accroître leur inquiétude.
-
Chaque année, l’administration accorde d’importantes ristournes lors des contrôles fiscaux. En 2020, le montant des rabais consentis aux contribuables fraudeurs a atteint 855 millions d’euros, révèle le rapport annuel transmis fin juillet par le ministre délégué chargé des Comptes publics, Olivier Dussopt, au Parlement. Comme de juste, les entreprises (564 millions de dégrèvements) et quelques richards sont les bénéficiaires de ces cadeaux fiscaux. L’intérêt pour l’État serait, soi-disant, d’éviter ainsi de longs et coûteux procès.
Voilà une morale bien bourgeoise : plus on est riche, plus on fraude et plus on fraude, plus l’État… distribue les cadeaux !
Mots-clés : fiscalité
-
Il est bien connu que les musulmans orthodoxes, qu’ils soient sunnites ou chiites, se doivent de porter la barbe, comme les juifs ultra-religieux d’ailleurs, et les prêtres des églises orthodoxes et chrétiennes de rite oriental. À l’inverse, de l’autre côté de l’Atlantique, dans l’Utah, son port est considéré comme une insulte aux valeurs portées par l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, nom officiel de l’église des mormons. Ces derniers refont parler d’eux car Warner Woodworth, un professeur à la retraite de l’Université mormone Brigham Young vient de lancer une pétition pour faire abolir le règlement intérieur de l’établissement qui impose aux étudiants, enseignants et employés d’être rasés de près. Ce règlement remonte aux années 1960, époque où barbes et cheveux longs étaient associés aux hippies et à leur contre-culture, jugés « dépravés » et offensants pour le Très-Haut. Bref, selon les latitudes, les tenants des religions considèrent la barbe comme un attribut indispensable à la piété ou, au contraire, une pilosité sacrilège où se dissimule Satan.
L’important est de se dire qu’au final Dieu reconnaitra les siens. Du moins on l’espère pour eux.
Mots-clés : USA
-
Comme chacun sait, le président Erdoğan est très sourcilleux sur le fait que les médias donnent une image idyllique de son pays où, c’est bien connu, il fait bon vivre malgré la répression quotidienne des opposants, la crise économique et les catastrophes naturelles – incendies et inondations – qui ont ravagé le pays ces derniers temps. Et il n’hésite pas à sanctionner ceux qui s’éloignent de cette ligne. Il a donc été ravi de lire dans le quotidien Sabah, porte-voix de la présidence, une interview d’Armin Laschet, chef de file des conservateurs allemands, dans laquelle ce dernier faisait part de son admiration pour Erdoğan et « son amour immodéré pour la Turquie ».
Sauf que l’entourage de l’homme politique allemand a fait savoir qu’il n’avait jamais accordé d’interview au quotidien turc. Ce qui ne semble pas gêner plus que ça Erdoğan qui n’en est plus à une fausse nouvelle près.
Mots-clés : Turquie
-
La Banque du Liban (BdL) a payé 150 000 dollars (130 000 euros) au cabinet d’expertise juridico-financier américain Alvarez & Marsal pour un audit qu’il n’a jamais réalisé. Cet audit de la banque nationale libanaise avait été demandé par le Fonds monétaire international avant de débloquer une aide financière cruciale. Mais le cabinet américain avait finalement renoncé, n’ayant pas « obtenu les informations et les documents nécessaires pour commencer à mettre en œuvre sa mission ». Ce qui n’a pas empêché la BdL de le rémunérer pour cette non-prestation. En toute opacité, bien entendu, transparence étant un mot inconnu de la classe politique libanaise.
Mots-clés : Liban
-
Lors d’une réunion de la Commission centrale financière et économique du Parti communiste, le président chinois a appelé à une redistribution « raisonnable » des richesses, qui puisse « profiter à tous ». Une déclaration que ne mange pas de pain dans le pays qui détient le record du monde de milliardaires en dollars. On en dénombrait 992 au printemps 2021, soit 253 de plus que l’année précédente. C’est plus que n’en comptent les États-Unis et l’Inde réunis. L’an dernier, Zhong Shanshan, qui possède Nongfu Spring, une compagnie de mise en bouteilles d’eau minérale, est devenu l’homme le plus riche de Chine avec une fortune estimée à 72 milliards de dollars (62 milliards d’euros), devançant de 24 milliards (20,5 milliards d’euros) le numéro deux, Jack Ma, propriétaire d’Alibaba, premier site marchand du monde.
Xi Jinping n’a pas indiqué comment il compte s’y prendre pour faire évoluer la situation. Mais les observateurs tablent sur une modeste augmentation des impôts pour les plus riches. Pas de quoi vraiment les inquiéter.
-
La Haute Cour de justice d’Israël a refusé la restitution à sa famille du corps d’un Palestinien tué par l’armée israélienne il y a plus d’un an. Ahmed Erekat, 26 ans, avait été abattu à un barrage militaire à Abu Dis, près de Jérusalem, en Cisjordanie occupée, alors qu’il allait chercher en voiture sa mère et ses sœurs en vue d’un mariage. Selon la version officielle, il aurait foncé sur un soldat. Mais des témoins et un cabinet d’experts judiciaires avaient montré que l’homme, qui n’était pas armé, était à l’arrêt lorsqu’il avait été abattu et avait agonisé pendant plus d’une heure, les soldats israéliens ayant empêché une ambulance du Croissant-Rouge palestinien d’intervenir et de le soigner.
Rappelons que l’État d’Israël détient plusieurs dizaines de cadavres de Palestiniens qu’il cherche à « échanger » contre les corps de deux soldats israéliens tués dans la bande de Gaza et conservés par le Hamas.
Mots-clés : Israël