Un groupe de travail, présidé par la procureure générale de la cour d’appel de Paris, Catherine Champrenault, vient de remettre au gouvernement un rapport qui dresse un constat alarmant : en France entre 7 000 et 10 000 adolescents âgés de 15 à 17 ans se prostituent régulièrement. Des filles dans leur immense majorité, souvent vulnérables, vivant dans des conditions familiales difficiles ou ayant été victimes de violences dans leur enfance.
Pour lutter contre ce fléau, elle préconise de donner plus de moyens aux forces de l’ordre, notamment pour pouvoir enquêter sous pseudonyme via les réseaux sociaux, des campagnes de prévention pour les adolescents et les parents, une meilleure formation des enseignants, des soignants et des éducateurs, la mise en place d’un référent proxénétisme des mineurs dans les parquets et la création d’un comité de pilotage au niveau national pour améliorer les échanges d’information.
Mais le problème de fond est ailleurs. Il prend racine dans l’image de la femme-objet que véhicule toute notre culture dans la vie quotidienne, aussi bien à l’école que sur les lieux de travail en passant par les médias, les réseaux sociaux, la littérature ou les autres arts. Quelques progrès ont été faits ces dernières années pour lutter contre ces expressions de l’oppression des femmes, mais il y a encore du pain sur la planche.