Le projet de loi d’urgence sanitaire présenté ce vendredi 20 mars par le gouvernement autorise les entreprises à imposer ou modifier unilatéralement les dates de congés payés ou de RTT de leurs salariés. Une sacrée dérogation par rapport au règlement existant qui interdisait, quel qu’en soit le motif, au patron de modifier des dates de congé moins d’un mois avant la date initialement prévue !
« Un effort raisonnable » pour les travailleurs, selon la ministre du Travail Muriel Pénicaud, qui devraient même remercier le gouvernement de « sauver » ainsi l’emploi.
À Decathlon, spécialiste de la vente des articles de sport, la direction était dans les starting-blocks avant même le passage du projet de loi à l’Assemblée : elle avait déjà annoncé à ses salariés que tous les congés posés jusqu’au 31 mai (date de renouvellement des plannings annuels) seraient anticipés pour couvrir la période de confinement... en vous sucrant les jours de congé qu’il vous reste au lieu d’être payés pour la période de mise en chômage technique.
Et dans les boîtes dans lesquelles les plannings se renouvellent en janvier, ou en mars ? Les patrons vont-ils nous voler tous nos congés au nom de l’effort de guerre contre le coronavirus ?