Kevin Kühnert, le chef des « Jusos » (organisation de jeunesse du SPD – le parti Social-démocrate d’Allemagne) a suscité un tollé médiatique en proposant de « collectiviser » le constructeur automobile BMW et d’exproprier les requins de l’immobilier.
Ces propos entrent en résonance avec un climat de révolte contre l’extrême inégalité dans la répartition des richesses en Allemagne où deux individus, Stephan Quandt et Susanne Klatten (34 milliards d’euros de fortune), possèdent à eux seuls 46,8 % des actions ordinaires du groupe automobile, empochant 1,1 milliard d’euros de dividendes en 2018.
Dans la très riche Allemagne, il y avait 12,5 millions de pauvres en 2015 ; les 45 ménages les plus riches possèdent actuellement autant que les 20 millions les moins aisés.
Plusieurs manifestations ont éclaté début avril et début mai à Berlin et à Hambourg pour dénoncer l’explosion des loyers et des prix du logement dans les grandes villes, ne permettant plus de se loger sans se ruiner. Les capitalistes et les politiciens qui les servent s’offusquent qu’un jeune dirigeant politique parle de collectivisation. Auraient-ils peur de cette jeunesse qui, rêvant d’un autre monde, se fait entendre aussi dans la rue ?
Quant aux social-démocrates, il est évident depuis très longtemps que les gros capitalistes n’ont rien à en craindre, bien au contraire !